Un homme attendait à l'autre bout du monde assis sur un rocher. Quand elle arriva ce fut un soleil rouge levé pour la dernière fois.
Elle avait franchi les océans pour venir se blottir à l'ombre de son grand corps où mille coquillages avaient poussé en chantant sur sa peau.
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mon amour
pour cette lueur
pour cette flamme
folle dans tes yeux
mon amour
sur ton visage à l'orée de deux lunes
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La mer a pris la place du ciel
Et s'ouvre sur nos têtes
Nous sommes lavés, délavés,
La pluie nous burine le cœur
Seul le cri des oiseaux traverse le mur liquide.
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Et si c'était un jour
le dernier
où tu trouverais
la fleur
au long des chemins détournés
où pousse la misère
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Un siècle glissé dans le trou de serrure
Poète filtrant les mots d'un monde
En vrille
Amours filés aux araignées
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Blue jay le chien pas bleu Blue Jay est le plus joli chien de bétail qu'on ait jamais vu en Nouvelle Calédonie. Le regard clair, le poil doux, laineux et deux belles oreilles dressées bien droit. Blue Jay est né là-bas dans la brousse qu'il aime tant, parmi les hautes herbes et les fleurs. Tout blanc il l'avait été, comme les dalmatiens dont il était cousin, le premier mois entre les pattes de sa mère.
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Avec la première vague quand la marée revient une ombre se précise sur la forêt couchée en travers de la plage elle cherche à entrer mais reste sur le pas de ce pays trop doux où ses bras n'ont que faire les yeux dessous le masque refusent par avance le mensonge pétri
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La mer frappait à leur porte mais ils étaient sourds.
La mer léchait les jalousies de la chambre et projetait sur le sol des gouttelettes d'eau trouble, mais ils étaient aveugles. Aveugles et sourds ils s'aimaient. Ils avaient tout oublié, lui le bagne, elle, son gouverneur de mari. Seul comptait l'incroyable plaisir qu'ils avaient découvert l'un en l'autre. La mer avait beau faire, la jouissance les projetait bien au-delà du pays, de la forêt, de la morale et des gardiens.
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Une sonnerie dans le désert
Et la ville est absente.
Une cloche dans l'église se balance dans le vide.
La ville a reculé rassemblant à ses pieds
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Moi je sanglote des étoiles
Elles tombent une à une
Dans le miroir
Me renvoyant leur lumière
En aveuglant ma vie
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