Une sonnerie dans le désert
Et la ville est absente.
Une cloche dans l'église se balance dans le vide.
La ville a reculé rassemblant à ses pieds
La traîne de ses voiles sombres
En éclats de verre, répandue,
La voix des enfants recouverte
L'amour des amants étalé en longues éclaboussures de lumière
Sur le sable que la mer vient éteindre.
La ville, en un jour, perdue
Sur la terre calcinée couche ses vagues brisées
Hurle
Ses cris en gerbes de silence
S'étire vers un ciel sali,
Dans un horizon pâle.
Le désespoir ne trouve plus son ombre
Au loin démarrent les bus de l'exil.
Le regard de l'enfant sur les maisons en flammes,
Le bonnet de la vieille et le nez sur la vitre
Où s'écrasent les larmes.
Le regard vert de l'homme.
Il l'a perdue, elle, un matin au lever du soleil.
A l'heure où les portes s'enfoncent
Où les vitres se brisent, où les coups pleuvent ;
La fuite sur la route avec les autres,
Vers un avenir sans rêve
Avec le froid au ventre, avec les lèvres sèches.
Là-bas dans la maison,
Les sourires ont cessé, les larmes ont tracé de longues routes de sel
Sur la visages morts.
Poupées brisées, sang figé,
Avec au bord de la mémoire même pas de l'horreur
Tout juste la stupeur
D'en être arrivé là, de finir comme ça,
Pour rien, pour une dent en or,
Pour un peu trop de vin
Sans se savoir déjà images devenus
Distribuées à la ronde
Sur les yeux froids du verre.
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Style : Poème | Par TORREON | Voir tous ses textes | Visite : 1087
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