Un prince, en son jardin, vit la reine des fleurs.
Il voulut la cueillir pour l'offrir à sa belle,
Mais, sous le trait mortel d'une épine cruelle,

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Faut-il avoir vingt ans pour se dire qu'on s'aime?
Ne peut-on pas vieillir et se parler d'amour?
Avoir les cheveux gris et livrer sans détour

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Il avait à peine quinze ans
L'âge où l'on court à travers champs,
Dans les blés murs parmi les gerbes;

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Toute de noir vêtue et sa canne à la main,
Elle avance à pas lents dans la petite allée
En serrant sur son coeur cette fleur d'azalée

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Après avoir marché de ferme en capitale,
Pouvoir poser ici mon sac et mes souliers?
Retrouver la maison, les objets familiers

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Ô combien j'ai souffert par manque de tendresse,
Dans un foyer brisé, lorsque j'étais gamin.
Combien j'aurais aimé qu'une simple caresse
M'apporte la douceur, l'amour d'un être humain.

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Sans trop te déranger, je viens t'offrir des roses,
De celles que l'on cueille à l'aurore au jardin,
Dont le pétale est doux comme peau de satin
Et garde le parfum des fleurs à peine écloses.

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Ne pleure pas si l'on se quitte,
Notre bonheur est à ce prix.
Lorsque le coeur n'est plus épris,
La vie à deux n'est que faillite.

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Je connais une fleur à nulle autre pareille:
Souvent enracinée en un pays meurtri,
Elle s'épanouit comme pure merveille
Ou s'étiole et meurt avant d'avoir fleuri.

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Frêle fleur de lotus, perle du Matin Calme,
Elle vogue là-bas sur les ailes des vents
Pour reposer, paisible, en ce jardin d'enfants
Que l'arbre, doucement, caresse de sa palme.

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Il venait à peine de naître
Quand une étoile les guida
Vers celui qui serait le maître
Et qui fut trahi par juda.

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Je ne veux pas le voir pleurer,
Ses yeux sont faits pour le sourire.
Dans un monde où l'on se déchire,
Laissez lui le droit d'espérer.

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En me rendant à la fontaine,
J'ai rencontré Marthe et Suzon.
Le regard vif comme un tison,
Elles chantaient à perdre haleine.

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Je dus pendant longtemps me faire une raison:
Mon maître de musique, aux mérites notoires,
M'avait toujours appris: la blanche vaut deux noires
Et ne pas l'accepter eût été trahison.

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