Il m'arrive des fois de me détacher complètement de moi-même, de m'oublier, de rayer certains détails de ma vie quotidienne. Je peux passer des semaines entières sans me regarder dans une glace, sans savoir à quoi je ressemble et quel masque je porte. Je ne peux dire si ma barbe est rasée ou pas, si mes cheveux sont peignés ou s'ils sont à l'état sauvage.
Style : Nouvelle | Par zenaidi | Voir tous ses textes
Le tic tac de la pendule, venant du coin le plus sombre de la chambre, me bouche les oreilles, creuse dans le vide de mon crâne, se propage à travers mes nerfs, m'envahit, m'enchaîne, me trahit...
Je vibre au rythme de la pendule, coeur du temps qui nous oppresse sans se presser, sans ralentir, sans s'arrêter, sans faire de pause, sans se soucier d'un pleur, d'un soupir, d'une rose...
Style : Pensée | Par zenaidi | Voir tous ses textes
Quelques instants avant sa mort, gisait une phrase dans une salle déserte, sur une paillasse en marbre. Quelques bribes de mots tordus, des lettres lésées, des syllabes maltraitées gémissaient sans la moindre assistance. Personne ne se souciait de cette souffrance muette. Personne ne s'en rendait compte. Cette phrase souffrait jusqu'à la déchirure, agonisant dans la solitude, abattue par tant de lassitude.
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Moi l'Etranger, dans la Part de l'Ombre qui m'a été réservée dans ma cellule moisie, je vis dans l'attente du jour de mon exécution. Vivre est trop dire sans doute, mais au fond de moi-même, je garde un espoir incertain qui me donne un bout de courage pour faire face à chaque nouveau matin qui échappe aux griffes de la nuit. «...Je vois le ciel et je ne vois que lui. Toutes mes journées se passent à regarder sur son visage le déclin des couleurs qui conduit le jour à la nuit.»
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