Une très mauvaise nuit, très courte. Un réveil qui sonne, il fait encore nuit. Je m'en vais vers une lointaine contrée. Pas si lointaine que ça, mais quand on habite la « province », ça fait loin. Quatre jours sans l'homme qui partage aujourd'hui ma vie, sans cette petite boule de poil qui me lèche les pieds le matin. Oh oui, ça va être dur sans eux.
Le train m'emmène, et je dors. J'aurais préféré être à la place de ce monsieur, qui ne profite même pas de la fenêtre pour dormir convenablement. Je trouve cela injuste, mais tant pis.
Quand j'ouvre les yeux, tout est blanc autour de moi : la neige. Il fait si froid que ça dans le nord ? Et bien, mon périple s'annonce difficile. Je ne pensais pas trouver un froid pareil en cette saison. J'aime ce paysage, mais j'attends autre chose maintenant. Un paysage plus ensoleillé, plus vert, plus coloré aussi.
Le train arrive, j'essaie d'apercevoir cette tour de fer, mais en vain. Je la verrai plus tard, mercredi sans doute. Les gens sont pressés, ils se tassent à la porte du train. Est-ce bien utile ? Nous descendrons tous. Sans doute qu'ils ont peur d'être oublié ici.
Je suis un peu perdue dans cette nouvelle ville. Je n'arrive pas à trouver mon chemin. Je finis par essayer de demander à quelqu'un qui semble travailler ici. Le ton employé pour me répondre est tellement sec que je préfère me perdre plutôt que de demander à nouveau mon chemin. Les gens agréables prennent la peine de répondre respectueusement au moins, pas comme ce citadin. De toute façon, avant de réfléchir à ma direction, encore faut-il que je puisse voyager légalement.
Cette ville est étonnante. Les gens sont des robots. La queue immense se profile devant les guichets, et je m'y insère, en espérant ne pas avoir trop de retard pour mon premier jour de formation. Un homme aux allures de Popeye se tient à côté des guichets, il essaie d'aider une dame, qui l'envoie sur les roses. Décidément, ces gens-là ne m'inspirent rien d'autre que du dédain. Un peu d'entre-aide n'a jamais tué personne.
C'est mon tour, j'achète rapidement mes tickets, et je regarde longuement un plan. Il est tellement chargé qu'il en est illisible. L'index est ma seule issue de secours. Heureusement, je finis par y trouver refuge, et je continue mon chemin.
Je trouve enfin la voie, je descends les escaliers, assez peu confiante. Quand soudain... une nuée d'humain pressés, stressés, mécontents... Je dois m'insérer au milieu de ces gens ? Je dois moi aussi m'entasser comme une sardine ? J'observe, les gens se tassent contre la vitre, et patientent jusqu'au prochain métro. Puis ils s'y engouffrent, les suivants avancent et attendent leur tour. Je n'ai pas d'autre choix que de participer à ce jeu étrange. Mais mon cœur s'emballe, je panique, les larmes montent. Je suis mal. Je dois pourtant continuer. Se concentrer sur la musique. C'est tellement bruyant. Rien n'y fait.
Toujours aussi perdue, je change de ligne. Non sans peine. J'arrive à trouver une âme charitable qui veut bien m'aider à trouver mon chemin. Il faut croire qu'il faut être payé pour pouvoir répondre convenablement aux gens perdus.
Enfin de l'air, enfin libre. Je ne suis plus enfermée dans ces affreux couloirs de métro. Quel bonheur. Bon au final, c'est une ville comme les autres. Pourquoi tout le monde en fait l'éloge ? Je me dois de me hâter, ma formation va commencer.
Première journée difficile, et assez peu passionnante. Mais elle se termine plutôt bien. Douceur des retrouvailles, chaleur de l'amitié retrouvée, plaisir partagé. Et même si tout autour de moi n'est que bâtiments gris, classiques, tout paraît plus agréable en cette compagnie.
La seule chose qui m'interpelle, c'est cette tour de fer. Elle a beau n'être rien, je la trouve étonnante, captivante, surprenante. Tant de détails, et si peu à la fois. Si symétrique mais si différente. J'aimerai m'allonger sous elle, et la regarder encore et encore. Je ne me serai jamais cru aussi sensible à un simple bâtiment, enfin devant une simple construction.
Les jours se suivent, la journée se ressemble, les soirées sont magiques. Deux amis chers à mon cœur retrouvés, une rencontre étonnante et fort agréable. Une ville à découvrir, même si elle est en fait si commune, petits instants de vie si chers dans nos cœurs.
Et rentrer chez soi ne fait que conclure en beauté ce voyage magique. Un amour, un câlin poilu, une ville appréciée, des montagnes, un lieu où l'on se sent bien. Et des souvenirs plein la tête.
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Style : Pensée | Par Lucinda | Voir tous ses textes | Visite : 931
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