Le monde qui m'entoure ressemble à une immense peinture vivante.

Un bout de ciel bleu se profile à l'horizon, le soleil du matin passant à travers, donnant une teinte d'un blanc pur aux nuages encadrant cette promesse de bonheur.

On dirait la toile d'un impressionniste, la couleur dominante en moins. Du moins en apparence. Parce qu'au fond de mon cœur, j'ai une teinte. Cette teinte, je l'applique à ma guise au paysage qui m'entoure. Ce petit coin de ciel bleu en devient plus blanc et plus heureux.

Alors que ma journée d'hier a été teintée de tous les gris possibles, voilà que je revois la beauté des choses.

L'arbre qui me fait tant rêver est là, sur sa colline, seul, au milieu de son pré. Petits traits noirs tous rassemblés délicatement tracés sur un lit de coton blanc, le séparant pleinement de l'immensité du ciel.

Les montagnes sont sujettes à un mauvais montage photoshop. Pourquoi les nuages ont-ils été collés si distinctement sur celles-ci ? Pourquoi celles-ci sont-elles si pâles ?

Les petits points de couleur bougent légèrement sur la toile grâce au vent, rendant ainsi ce tableau naturel vivant.

Comment les gens peuvent-ils rester insensibles face à une telle beauté ? Comment peuvent-ils trouver ça finalement banal ? De l'humidité dans le ciel et les avions se transforment en pinceau. Les lignes tracées se dilatent ensuite, se mélangent aux nuages éparpillés par-ci par-là.

Le soleil rehausse les teintes et me fait sourire. Pourtant... au fond de moi, j'ai une petite douleur. J'aimerai qu'elle s'estompe. Mais est-ce vraiment possible ?

Je participe à cette toile chaque jour, pourtant, je ne m'en aperçois plus quand mon cœur est teinté de noir. J'espère que mon cœur ne le sera plus.