Sur le drap de lin livide,
Tout est vain et tout est vide
La mort lâche sa bordée
Sur une vie débordée.
Antigone involontaire,
La femme avance au tombeau.
De l'autre bout de la terre,
Arrive un sombre corbeau
Dans les yeux de porcelaine
De ce visage endormi,
Le soufre souffle une haleine
De fiel vert et de vomi.
À sa bouche diaphane,
Trois pointes rouillées d'un christ
Clouent une fleur qui se fane,
Sur une moue un peu triste.
Les murs suintent les silences
De l'effroi et de la peur.
Sous un dais fait de six lances
La garde emporte son cœur.
Armée de l'ombre inhumaine,
Ton cortège, à pas trop lourds,
Entoure l'âme et l'entraîne
Aux rives des fleuves sourds.
Au chevet du lit en fer,
Un archange, à part, a dit :
« Elle vit là, un enfer
Pour gagner le paradis »
Sur le drap de lin livide,
Tout reste vain, presque vide.
Des rimes traînent toujours
Dans le lit de mes amours.
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Style : Poème | Par joelattic | Voir tous ses textes | Visite : 711
Coup de cœur : 12 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : obsidienne
la mort n'est pas plus belle pour autant, mais ta poésie la ramène au rang de la vie, cela s'appelle de l'art, merci
pseudo : PHIL
TOUT A FAIT OBSIDIENNE J APPROUVE TON COMMENTAIRE QUE DIRE DE PLUS
pseudo : joelattic
merci à vous deux
pseudo : scribio
"Noirs instants" que tu arrives à sublîmer, comment de pas admirer la prouesse ? Bravo
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