Il se ballade de train en train
Portant le poids de ses chagrins
Son cœur déborde de stress
Son patron le met en situation de détresse
Il vient d’avoir le temps de déposer ses enfants
Sa femme elle aussi doit partir de l’avant
Il vient d’enfiler son col blanc
Il faut qu’il aille voir un client
La c’est : tenue correcte exigée
Costard, cravate et souliers bien cirés
La il peut oublier ses études à la Sorbonne
Le business est roi et l’argent sa couronne
Vite toujours plus vite
Il n’en finira jamais d’aller vite
Un mort de plus ou de moins
Son patron se fout de son chagrin
Il a subi une énième greffe de neurone
Il faut qu’il traverse cinq zones
Pour aller gagner un contrat
Que son patron veut signer sans émoi
Il voit pourtant des gens souffrir dehors
Qui sont oubliés, il a plein de remords
Mais il faut qu’il aille voir son client
Pour son boss, le temps c’est de l’argent
Un jour tout disparaîtra, son patron aussi
Prendra son contrat à l’infini
Il pourra regretter ce qu’il a fait
Trop tard, il sera aussi jugé
Vite toujours plus vite
Il n’en finira jamais d’aller vite
Un mort de plus ou de moins
Son patron se fout de son chagrin
Bref, pas le temps d’épiloguer
Le présent est bien ancré
Il faut coûte que coûte arriver à l’heure
Pas le temps de penser aux frères et sœurs
Il faut bousculer les gens, jouer aux héros
Pour s’engouffrer dans les couloirs du métro
Transpire un bon coup, ton costard sera sali
Se dit il dans ses pensées les plus hardies
Arrache moi une jambe que je sois mieux loti
Un hôpital vaut mieux qu’un bâtiment moisi
Ma souffrance sera moins dure dans un lit
Qu’habillé dans ce costard tout gris
Vite toujours plus vite
Il n’en finira jamais d’aller vite
Un mort de plus ou de moins
Son patron se fout de son chagrin
Puis le soir vient il se met à penser au paradis
Le suicide hante son esprit
Puis il se dit et l’amour, il a bien sa place
Pourquoi je ne peux pas le laisser refaire surface
Ce travail me fatigue, j’en ai marre
Allez demain je pose ma démission, et je redémarre
Je prends mon camping car
Et ma sainte famille, et je me barre
J’irai servir l’amour et l’eau fraîche
Vite faut que je me dépêche
Vite toujours plus vite
Il n’en finira jamais d’aller vite
Un mort de plus ou de moins
Son patron se fout de son chagrin
Dring dring le réveil sonne
Il est sept heures, la voix de son patron raisonne
Il faut qu’il aille se faire enguirlander
Mais ce rêve reste toujours une possibilité
De revivre comme un enfant
De prendre son temps
Ah il pourrait supprimer cette horloge
Il écouterait le soleil lui faire des éloges
L’eau, ruisseler dans son cerveau
Fini, l’odeur de souffre du métro
Et revoilà l’amour, qui lui tend les bras
L’amour c’est bien la meilleure des lois !
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Poème | Par stef78 | Voir tous ses textes | Visite : 586
Coup de cœur : 12 / Technique : 14
Commentaires :
Nombre de visites : 1317