Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Histoires de Sirènes et de Tritons dans l'eau -Epilogues- par VIVAL33

Histoires de Sirènes et de Tritons dans l'eau -Epilogues-


 

 

Maître Pare eut droit à un magnifique banquet.

Pour célébrer son union avec la Guerrière.

De retour près des siens.

Il put enfin donner un enfant à la communauté, une petite sirène, charmante. Il le reconnaissait, elle avait des écailles un tout petit peu trop grosses, une queue un tout petit peu trop grasse, un tout petit peu trop lourde, des nageoires un tout petit peu trop chétives, qu’elle agitait avec maladresse , manquant un tout petit peu de grâce, mais là, il s’en fichait allègrement. Bienheureux qu’il était, enfin.

 

Quant à sa mémoire, si prodigieuse fut-elle à une époque, elle devint capricieuse, sélective, il en oublia les dogmes qu’il avait patiemment appris, rangés, entassés dans son cerveau.

Ce qui lui permit de mourir heureux.

 

Et Sole, me demanderez-vous ? Elle eut une soudaine fascination pour les poissons, les murènes, et elle décida de consacrer tout son temps à leur élevage et à leur étude en milieu naturel…

 

 

(oui je sais ça se termine bien, trop bien. Mais j’ai écrit ça, avant.

Oui, avant d’avoir mes humeurs, et aujourd’hui, je me demande : mais pourquoi ça se terminerait bien, hein ?

Vous souhaitez qu’on parle de mes humeurs ? Soit.

Non, je n’ai pas sombré dans le négativisme,

Non, je ne subis pas les influences de la pleine lune, ni les mauvaises vibrations de certaines personnes malveillantes rencontrées au hasard de la vie…

Non, la chute de mon endomètre ne me perturbe aucunement (et je suis toujours d’une égale humeur pendant mes cycles ovariens, enfin presque toujours… comme bon nombre de femmes d’ailleurs…)

Non, je n’ai aucune bouffée de chaleur, je vous remercie, pas encore de ménopause à l’horizon…

Et pourquoi voudriez-vous que mon actuelle nervosité soit liée simplement à mes hormones ? Ah oui, parce qu’une femme y est soumise? Une soumission supplémentaire ?

Médisances que tout cela…

Sachez simplement que dans ce tas de complexes sécrétions qui anime mon corps, bat aussi un C.O.E.U.R

Et si j’étais un homme ? Dites-moi ce qu’évoquerait pour vous mon stress ? Une nervosité masculine séculaire liée à des problèmes rencontrés dans ma sphère professionnelle, une conjoncture économique difficile, et… c’est tout ?… Pardon ? Vous me dites que, c’est bien connu, les hommes, pardon, les rocs, s’ils sont contrariés c’est uniquement à cause de leur travail… ? Allons, ce serait très réducteur de penser ainsi, voyons.

Et nous sommes tous, ici, des êtres se défiant des préjugés,  et des caricatures, non ?

Non, tout ne coule pas de source et toutes les sources, oubliant leur limpidité peuvent se troubler…

Et s’il était trop tard pour ce grotesque Triton et cette Sirène névrosée ? S’ils n’avaient pas su saisir leurs chances ? Aucun talent d’ acteurs, membres passifs, attendant que le temps vienne… à bout de leurs vies.

Le temps… comme ils en avaient perdu des heures, à vivre trop luxueusement : avoir du temps à soi et pouvoir le perdre, le gâcher ainsi… en laissant passer trop de jours… ils s’étaient contentés de regarder l’eau de leurs océans en y mêlant des larmes, ils avaient pris pour habitude de retourner inlassablement le sablier, le réservoir empli de petits grains qui continuellement s’écoulent, interminablement, oubliant tout bonnement ce qu’il représentait: un compte à rebours irrémédiable, la vie passant pour sortir de ces corps trépassants

J’ai donc décidé d’écrire un deuxième épilogue…)

 

Il n’était plus qu’à quelques pas de la Guerrière. Il lui sourit. Son cœur battait de plus en plus vite… Il était un peu essoufflé par les centaines de mètres qu’il venait de descendre, et ses mois d’inactivité physique. Son cœur palpitait, lui faisait mal. Soudain, il interrompit la course de son corps, la douleur atteint son paroxysme… il perdit connaissance.

Définitivement.

Au centre de la table trônait la lame en obsidienne.

Maître Pare eut droit à un magnifique banquet.

Il nourrit un peu de chaque membre de la communauté.

Sole trouva qu’il avait  bon goût, et l’aima d’avantage, mort.

 

Quant à la Guerrière, elle se tenait à quelques mètres des convives.

A distance…  se demandant quelle serait désormais sa place parmi eux…

Elle ne souhaitait plus traquer les marins.

Et le destin venait de lui refuser un compagnon.

Quelles conclusions devait-elle en tirer ?

Qu’il serait certainement grand temps de reprendre sa thérapie.

Ou de quitter les Abysses.

D’émerger.

Pour enfin vivre au grand jour.

Après tout, elle était un personnage mythique, non ?

Imprévisible.

Alors, pourquoi ne s’essayerait-elle pas à se faire pousser les jambes, comme dans certaines histoires, ça lui irait peut-être.

Et partir en quête.

Comme les héros.

Oui, c’est cela, elle deviendrait une héroïne, combattant les terribles forces obscures qui nous habitent tous, apprenant à dominer ses peurs.

Oui, elle irait combattre les dragons, sur des terres inconnues d’elle, avec de nouveaux pieds.

Oui de dangereuses créatures.

Avec

Des exploits.

De la bravoure.

Dans des contrées.

Lointaines.

Elle se lèverait.

Et marcherait.

Et bondirait.

Sur deux jambes.

Pour gagner la surface.

La terre ferme.

La terre fleurie.

Peuplée de Monstres ancestraux.

A grands pas.

Elle s’engagerait sur un chemin, entre deux prairies.

Elle s’arrêterait un instant, éblouie par toutes ces couleurs que le soleil révèlerait

et sourirait que  le destin l’ait conduit là… 

un endroit où elle aurait pu choisir de vivre, passer des heures à composer des bouquets…

Mais, elle continuerait à marcher, les bras chargés de fleurs, qu’elle aurait cueilli, au passage.

Son choix.

Partir en quête.

Les mains armées de végétaux.

Allant débusquer les fables.

Adieu eaux, houaches, plancton…

 

Et de son ancienne vie, il ne lui resterait qu’une très légère odeur… de poisson, imprégnée dans sa peau devenue humaine, et dont elle arriverait difficilement à se débarrasser…

Mais, ça passerait…

Avec le temps.






 

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : autre | Par VIVAL33 | Voir tous ses textes | Visite : 776

Coup de cœur : 14 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : monalisa

Oh Vival heureuse de te lire à nouveau avec tes supers amis!!!!! Le temps est magique avec toi.A+

pseudo : clo

bonjour vival.. c'est toujours un plaisir de se plonger dans ces eaux profondes de ce monde aquatique.. merci et bravo..amicalement

pseudo : scribio

Enfin te revoilà Vival, j'en suis trés heureuse !! et tu nous revient en beauté, merci pour ces aventures et pour tes "humeurs" bisous

pseudo : VIVAL33

Merci à vous monalisa, clo, scribio pour vos coms. Des amis...? heu, en fait, ces tritons et ces sirènes sont, tout au plus des relations... Je vous embrasse! (ayant, aujourd'hui l'humeur très joyeuse);-D.

pseudo : L

wahou!

pseudo : BAMBE

Un régal, tant par la teneur que par la qualité d'écriture, il n'y a que cette tenace odeur de poisson ... mais elle devrait s'estomper avec la Vie. Ravie de ton retour, tes tritons nous manquaient.

pseudo : alnilam

Pourquoi avoir changé la fin Vival33 ? l'histoire ne se terminait pas en queue de poisson ! Ravi de te lire à nouveau dame poisson qui complique les choses.

pseudo : VIVAL33

Merci L, BAMBE, alnilam... le deuxième épilogue? c'était, disons, comme une arête qui m'était restée coincée au fond de la gorge... ;-). Maintenant, ça va mieux

pseudo : alnilam

Merci de passer me lire. quelques mots même si...:-) c'est très agréable.

pseudo : VIVAL33

"quelques mots même si..."? (heu, le point d'interrogation, c'est parce que je sais pas lire les points de suspension des autres auteurs, donc je me demande (et te demande) ce qu'ils voulaient dire ;-)...) Amicalement

pseudo : ciloum

quelques mots même si cela mériterait davantage? De quoi je me mêle... Amitiés et merci pour l'espoir, la conquête, les jambes, même les bateaux en ont, il parait... Amitiés Ciloum

pseudo : alnilam

les points de suspension, parce que je n'avais pas compris ce que tu voulais dire dans ton premier commentaire.Amitié.

pseudo : VIVAL33

Merci ciloum pour ton commentaire et ton passage (tu te fais rare en ce moment), oui il paraît qu'ils en ont, nos bateaux ;-D. Amitiés. Merci alnilam pour l'explication. Donc, je viens de t'expliquer, sous ton texte, mais après je me suis dit que c'était peut-être pas très explicite, un peu nébuleux, comme explication. Pas grave, je m'appliquerai pour mes prochains commentaires. Amitiés

pseudo : marty alain

Great bien fait et bien construit on se sens sager dans ta poesie.GREAT

pseudo : ombres et lumières, une vie

Mais c'est diiiiingue ! Bravo, bravo, Vival !!!!

pseudo : VIVAL33

Merci à vous Alain et ombres pour vos coms très sympas! Amitiés

pseudo : Ombres et lumières, une vie

Merci pour ton passage par mes cordes et balancements, Vival. Sais-tu cependant que je suis un peu jaloux ? Je t'ai relue, quel régal !Bambe est importunée par cette entêtante odeur de poisson, preuve que ton art est grand ! Moi, je sius pertrubé (la preuve) par ton sens de l'amour, goûteux, même mort, surtout mort. Diantre. Bigre. Foutredieu. C'est vraiment très bon !

pseudo : VIVAL33

Merci beaucoup Ombres et lumières ;-D, ça fait plaisir! Non, ne sois pas jaloux, c'est pas mon but ;-), j'exprime simplement ce que j'ai dans la tête. Et puis, toi, tu as le don d'écrire des poèmes qui font naître la musique (ben oui, à chaque fois que je te lis, j'ai envie de chanter ;-D). Amitiés