Comment cela peut-il être possible ?

Il barbouille ses doigts de peinture mauve et écoute du Mendelssohn

Quand la musique s’arrêtera, la sœur du garçon-minuit aura menti

Car Garçon-minuit joue du violon

Il a remplacé ses cartons par des violons

Et il joue du violon dans une boîte en carton

Il ne faut pas croire qu’il est à surveiller

Il ne faudrait pas s’imaginer qu’il est seul, abandonné, sans ressources ni dîner

Son avenir est l’inné, gravé dans son carton, c’est un impaludé

Il clarifie souvent sa voix de violon et son front oblong

Et puisque la Terre est dure et la pluie incessante

Les canaux d’embiellage sont immobilisés, comme atterrés de douleur

Alors, regardant la grêle tomber en petits morceaux devant ses lunettes de givre

Garçon-minuit aime son violon passionnément

Ma qualité demeurant en cette étonnante absurdité

J’ai tu tout ce qui pouvait émouvoir mon cœur

Accolé à celui du Garçon-minuit

La chaleur d’un cœur qui palpitait faisait infailliblement dégeler mon amour, ma vie, ma fortune