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Extase 2 par Anne Mordred

Extase 2

Extrait de "Entre Chiens et Loups"

 

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A partir du moment où il referma les bras sur elle, Elen eut ju

A partir du moment où il referma les bras sur elle, Elen eut juste le temps de réaliser combien la technique amoureuse de Martial était d’une efficacité redoutable: elle s’alanguissait à peine qu’elle se retrouva basculée sur le canapé. Quand son genou lui ouvrit les cuisses, elle eut un vague geste suppliant en direction de l’écran où défilait en boucle sans se lasser la galette de Sido. Elle allait se mettre à la merci d'un homme qui l'avait envoûtée d'un un tel maléfice!

Trop tard pour résister.

La jeune femme se mordit les lèvres jusqu'au sang quand il la pénétra. Le pénis comblait en s’enfonçant tout ce qui, en elle, restait vide, flou et malsain depuis des années … Surtout ne pas faire de commentaires! Même si exprimer son ravissement eût décuplé sa jouissance, il y a des spectres à ne pas évoquer dans ces moments-là. Lui-même s'arrêta comme vacillant le seuil de la possession franchi.

Elen hurla comme une vierge sous le premier coup de ses reins. Il la calma sous un flot de baisers puis la prit avec une sorte de rage qui, si elle prouvait une impatience flatteuse, ne laissa à sa compagne aucune chance d’assouvissement. Elle gémit, ce fut d’amertume ravalée. Seuls les soupirs de la bande son firent échos à la respiration haletante de son partenaire.

Quand il se releva, de cette emprise précipitée, presque anonyme, elle n’en avait rien ressenti, sinon la brûlure fiévreuse de la décharge de sperme.

Voilà une bonne chose de faite!” dit-il en se rajustant. “Rhabillez-vous. Albert ne va plus tarder à présent. Il passera certainement me dire bonsoir: quelques détails à régler avec moi. L’affaire de cinq minutes. Je ne pouvais pas prévoir que j’aurais le plaisir de votre visite.”

Allant fouiller dans un tiroir, il en sortit un trousseau de clefs et un foulard:

Vous aviez oublié votre écharpe dans mon bureau. Permettez-moi de vous la rendre, elle ira à ravir avec la nouvelle couleur de vos mèches.

Je vais sonner qu’on vous apporte un peignoir. Il y a une petite salle de bain à côté où vous pourrez vous rafraîchir. Permettez que je vous y précède, le temps que vous retrouviez vos esprits.” En passant, il se pencha vers la jeune femme pour déposer les clefs sur son ventre. Elen frémit de tous ses membres sous le contact froid de l’acier. “Ce sont les vôtres. Je vous avais promis de les garder. Vous serez assez aimable de restituer celles de votre ancien appartement à Giorgio. C’est lui qui habite là-haut à présent.

Bien, maintenant que voici les formalités d’embauche terminées, vous accepterez bien de souper avec moi.”

Découragée, elle aurait, au contraire, voulu fuir loin de cet homme qui venait de lui infliger sa possession comme le “châtiment du bonheur”. A sa grande surprise, elle se sentit incapable de se relever. Malgré la manière haïssable dont il lui avait été imposé, le coït l’avait laissée sans force. Une douleur physique l’envahissait de toute part, si forte que son cœur battait à tout rompre au point de retentir en tintements épouvantables dans ses oreilles.

Martial! …

- Taisez-vous, vous allez dire une bêtise.

- Martial,” s’obstina-t-elle dans un murmure. Il ne l’écoutait plus. Il avait sonné:

Céleste, une sortie de bain pour Madame, s’il vous plaît.”

Il passa dans le petit boudoir du rez-de-chaussée, la laissant éperdue, disloquée sur le canapé, ivre d’une espèce de rage aussi délicieuse qu’impuissante.

Une nouvelle fois, elle tenta de se relever, en vain. La liberté de ses membres semblait lui avoir été retirée. La sauvagerie de la possession la dominait encore. Une obscurité incompréhensible de sa vision l’empêchait même de distinguer les moulures pourtant bien connues du plafond.

Elle gémit et enfonça son poing dans sa bouche afin de ne pas appeler au secours!

Cependant la violence même de l’empreinte physique lui imposait peu à peu une certaine langueur. Le premier mouvement qui lui fut permis fut de se recroqueviller autour de son sexe. Il lui faisait mal. Ses chairs gardaient la trace brûlante de l’écartement brutal imposé par le pénis. Elles battaient follement, entretenant entre ses cuisses une ardeur voluptueuse. Malgré elle, un sentiment de béatitude, de douceur envahissait ses jambes, relâchant, une par une, dans la chaleur diffuse qui les parcourait, les contractures de ses muscles. Sous le poids de l'accablement suave qui les liait, une souplesse inexplicable s’insinuait dans ses articulations alanguies.

Le poids du corps de Martial, la chaleur de sa peau, son souffle pantelant … ! Le temps des mirages était révolu …

De nouveau, elle faillit hurler et fondit en larmes bienfaisantes. Une mer d’amour l’ensevelissait.

Elle se noyait. Enfin!

Quand elle revint au contrôle de ses sens, le ravissement passé, son amant rentrait à nouveau dans la pièce, il lui lança un curieux coup d’œil.

Tiens, vous êtes encore là? Je m’attendais à être contraint de courir après vous.

C’est bien. Votre séjour dans l’Administration ne vous a pas trop abîmée.”

En sueur, l’épiderme couvert de rougeurs, ankylosée comme si les ligatures de ses genoux s’étaient désunies, Elen réussit à s’asseoir au bord du canapé. Elle s'essuya irrévérencieusement le visage avec le foulard qu'il avait, tant de fois, dû porter à ses lèvres. Le trousseau de clefs roula sur le tapis. Machinalement, attrapant son sac à main, elle y enfourna ses “reliques” comme elle y avait serré le stylo, avec une sorte de fièvre possessive.

Martial la considérait d’un petit air satisfait. Et seulement alors, il éteint la vidéo:

Où sont vos bagages?

- A l’Hôtel du Parc.”

Il s’esclaffa:

Vous n’avez pas changé! Toujours aussi difficile à attraper.” …

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Style : autre | Par Anne Mordred | Voir tous ses textes | Visite : 310

Coup de cœur : 7 / Technique : 7

Commentaires :

pseudo : alnilam

un vrai plaisir de vous lire

pseudo : clo

trés beau texte..merci

pseudo : Anne Mordred

Merci Alnilam. Et à toi aussi clo, ma fidèle lectrice.