Je me souviens
Je me souviens du jour où mon âme
Avait cédé et aimer une femme
Qui m’a fait découvrir le monde
M’a fait goûter la vie, chaque seconde
M’a fait comprendre le sens du bonheur
Malgré que celui-ci n’est qu’un leurre
J’ai cédé et aimé ses pétillants yeux
Qui par lueur ressemblant aux cieux
J’ai cédé et aimé ses rires infantiles
Et elle riait de mon air puéril
Et de nouveau ma vie a pris un sens
Oubliant ma vie d’antan et ses carences
Je me souviens de tes matins gais
Où tu venais riante, criant et tanguer
En me disant bonjour mon enfant
Pourquoi tu n’as pas l’air bouffon ?
Et moi je ris en la prenant par la main
Lui disant que je le serai demain
Qu’aujourd’hui mon âme est en détresse
Que faire pour congédier cette tristesse ?
Et aussitôt, s’asseyant et me regarde
Torturée par ce silence que je garde.
Essayant d’entreprendre la parole
Comme je l’aime quand elle est folle !
Je me souviens de notre joli soir
Où on courait, emplis les deux d’espoir
Ne voulant pas rater le triste soleil
Couchant, quand l’abîme l’accueille
Et debout devant ce paysage morose
Qui s’enfuit nous disant quelque chose
Et notre retour pendant la nuit
Où on marchait et son odeur nous suit
Blottie contre moi comme une fillette
Guettant chaque regard que je jette
Marchant contemplant l’horizon
Où on voyait si loin notre humble maison
Je me souviens chérie de ces jours
Qui étaient candides, sans détour
Je me souviens de tes paroles magiques
Quand tu prenais cet air satirique
De tes grimaces que tu œuvres
De ton sourire présent à tes lèvres.
Les souvenirs vivent avec moi et accusent
L’injuste silence du monde qui me brise
Et me demandent les raisons futiles
Que la vie fabrique et les montre utiles
Pour que notre joie disparaisse à jamais
Pour vivre le reste portant un cœur cramé
Pourquoi la vie a trouvé aussi juste ?
Que notre chemin doit être triste
Pourquoi elle a dédaigné notre paix ?
Nous, qui nous étions jamais gais
Pourquoi le destin et la vie décident
De nous doter de ce sort si aride
Que nous avons perdu la croyance
En toute chose, sauf à la souffrance
Je me souviens de tes regards candides
Qui subitement deviennent frigides.
Je me souviens de tout et de rien
Que j’ai perdu hélas tous mes biens.
Je vis avec mes sobres souvenirs
Et mes plaies que je cherche à guérir
Je vis paisiblement sans t’attendre
Tu ne trouveras que des cendres.
Par : Tekik Mohamed
Le 19/08/2009
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Style : Poème | Par baudelaire87 | Voir tous ses textes | Visite : 733
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