à ma grand-mère,
« Il fait froid dans la ville, les ruessont désertes ; Près d’un immeuble, d’une fenêtre, une unique lueur brille laissant percevoir la silhouette d’une enfant au milieu de l’obscurité. Dans l’entre de la rue Boyer, la petite fille s’organise ; Deux chaises mises à côtés, une couverture de bébé, et hop ! La voilà vendeuse. Une seule cliente, certes, mais quelle cliente ! Sa grand-mère. Elle serait prête à l’acheter, tout son magasin. Ici, c’est la caverne d’alibaba. On y trouve de tout : des babioles, des chats, des granules homéopathiques, des chats, des magazines, des chats et encore des chats. Chat sous-verre, chat coussin, chat assiette, chat horloge, chat bougie, chat bijoux, chat statue, chat cadre, char serviette, chat peluche… Cet endroit reflète sa grand-mère. Les murs sont tapissés non pas de papiers peint, mais de cadres, photos, tableaux en tout genre, tout y est. Les vieux meubles grinçant qui tiennent à peine debout, l’invasion des bibelots, des peluches, des lampes, des tapis, des vêtements, des photos, des bijoux, des revues et j’en passe... Et curieusement, cet endroit a du charme. Car ce lieu renferme toute une histoire. L’histoire d’une vie pas comme les autres, une vie de dévotion.»
Cette maison, c’est également des sons : le vélo d’appartement qui fait du bruit, le meuble coulissant qui grince, les clochettes de la porte d’entrée pour entendre Dominique, le téléphone qui sonne, la petite cloche avec laquelle je m’amuse, la grande cloche pour quand tu es malade, les bruits de la quincaillerie qui te sert de bracelet comme dirait maman, le son de la machine à coudre quand je jouais à côté…
Certains souvenirs resteront toujours gravés dans mon cœur :
La nappe maudite, Le gâteau noix de coco dans un gobelet, nos goûters devant la télévision dans l’assiette Mickey, le partage d’une tasse de Ricorée, nos séances de maquillage, ne pas s’asseoir sur ton lit mais je le faisais quand même, remettre chaque chose à sa place, les boutons que tu gardais avec lesquels je jouais, ma poupée de chez Tati, Makéba, les biscuits dans la boite rouge avec des sapins verts, Mary Poppins, le bal des sirènes, le magasin d’Agnès, le manteau en fourrure tout doux, Esther williams, la broderie, les fois où tu pesais mon cartable, le film de noël, la petite bassine dans le lavabo, des après midi d’école attendant maman, les gommettes, tes situations à dormir debout avec madame Alauzen, Picou le chat, les feuilles de palmier à la boulangerie, le lac des cygnes, le rouge à lèvre sur les dents, les biscuits chinois au caramel et au sésame, la dinette avec toi, les bérets, les après midis de danse, les coiffures que je te faisais, les mercredis passés au polygone, Mac Dan, les réunion chez le syndic, Monoprix, le « c’est à nous » que tu prononces quand on traverse la rue, le caddie en osier plus pratique que le bleu qui se plie, la gym avec toi, Aldi, ours brun et ourse blanche, les aimants de ton frigo, le kiné chez Laurent, Jeannette Combette, le café avec France Gelis, la décoration du sapin de noël, nos descentes à la cave, Autrans, le ski, les réveillons, « la vie est belle », les soirées où tu dormais à la maison, ton pot au feu, la morue du mercredi, le brocoli, tes petites attentions à chaque fois qu’on se voit, tes milliers de cadeaux…
Et comme tu me le chanteras toujours, encore et encore:
Une poule sur un mur, qui picote du pain dur. Picoti et picota, c’est la poule qui s’en va !!!!
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Style : Pensée | Par clemi2310 | Voir tous ses textes | Visite : 551
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