Assise au comptoir d’un café miteux, elle fumait une clope, l’air indifférent. Un bonhomme bedonnant d’une cinquantaine d’année vint près d’elle et lui murmura à l’oreille « Salut ma jolie, tu prends combien ? ». Se retournant lentement, elle souffla la fumée de cigarette encore chaude d’entre ses lèvres aux visages de cet homme et lui répondit « Comment penses tu que réagira ta femme Madeleine quand elle apprendra que son mari la trompe ? ». En un instant, le visage violacé de l’inconnu devint livide et, sans poser de question, il se retira, titubant telle une vulgaire marionnette dans les profondeurs de la nuit. Elle continua de fumer sa clope. Il devait être près de minuit. Et ce gros lard qui ne l’avait pas reconnu tellement il avait bu, elle qui l’avait connu toute petite, qui lui apportait des sucettes à la réglisse dont elle raffolait. Un père absent. Elle avait appris son remariage avec une certaine Madeleine, une pimbêche de secrétaire qui lui fit un marmot avant de le tromper avec Karl, son patron. Finalement, elle avait pitié de lui. Tout ce qu’il recherchait ce n’était que tu réconfort. Mais pas avec elle, pas avec sa propre fille…
Son mégot consumé, elle poussa la porte du café et s’installa sur son scooter. La nuit d’encre, les étoiles, tout était paisible.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : autre | Par zuli3 | Voir tous ses textes | Visite : 336
Coup de cœur : 15 / Technique : 12
Commentaires :
pseudo : Le gardien du phare
Comme une grosse claque qui dessoule...
pseudo : BAMBE
Un glauque portrait sous une plume qui promet!
pseudo : ifrit
Et BIM ! Ça claque, comme dit notre ami Le gardien du phare ! Et je rejoins l'avis de BAMBE, ta plume promet. Ce n'est d'ailleurs pas le premier de tes textes que j'apprécie.
Nombre de visites : 5158