Mais?
Où est mon langage pour te décrire?
Où sont passée les termes exactes pour te définir?
Où sont mes alphabets pour te montrer,
Pour créer ton vrai portrait?
Où est mon pinceau pour te dessiner?
J'aime ta chevelure,
Ton allure,
Ton rire, ton sourire,
Ton fou rire,
Ta fourrure,
Tu es primordiale,
Obéissante et révoltée.
J'aime ta chemise décoltée.
Mais ? où est mon langage
Pour décrire ton visage,
Ton maquillage, tes lunettes,
Tes devinettes.
J'aime ta silhouette,
Ta bonté,
Ta beauté,
Ta spontaniété.
Que vais-je dire encore ?
Mais, où est mon alphabet ?
Pourquoi ?
Devant toi
Je reste bouche bée ?
Je suis fasciné,
Je suis né.
Quel mystère!
Oh? Toi, l'intrigue
Je coulerai en toi
Pour envahir ta colère et ma fatigue
Tu te laisses emporter par ta colère
Tu te fâches,
Tu t'efforces à être plus claire.
Mais ? nous ne sommes que deux voyageurs sans importance
Sans apparances
Est-ce que tu me vois?
Vois-tu, ma fièvre du vide
Que ma chambre est humide
Mais parles,
Attends?
Ne pars pas, attends!
Ne pars pas si vite
Qu'est-ce que tu dis ?
Oui, je t'ai adorée
Je t'ai dévorée ?
Moi? alors,
Je vais quitter mes phrases d'abord,
Car elle ne me conduisent pas chez toi
Ma route dérive
Je ne dirai plus rien
Mais, je parlerai quand même
À moi-même;
Je dirai
Demain; il n'y aura pas de ruelles dans mes phrases,
Pas de chemin,
Seulement, un bébé qui court
Un jour
J'espérerai, je voulais m'approcher
Te toucher
Pour que tu vives,
Te secouer, t'accrocher
Pour que je vive.
Je netttoyais ma mémoire de la poussière
Je nettoyais ma mémoire des ruines d'hier
Je parlais, j'écrivais, j'imaginais
Je collais les mots des phrases
Je collais les photos des images
Et dans ma mémoire
Ce même soir
Il faisait noir
Très noir
Comme ma solitude
Ma route dérive
Comme d'habitude
Et dans le silence de mes silences
Dans le bruit de mes bruits
Dans le destin
D'une chambre froide noire d'une mémoire
De la chambre froide de ma mémoire
Soudain, surgit
Une lumière de la bougie
Une lueur
Un petit espoir
Aussi noir...