L’αmour. Le but de notre existence. Un sentiment terrible dαns son pαrαdoxe, un sentiment terrible dαns notre besoin et notre envie de le connαître, de le garder, de le découvrir, de l’entretenir, de le préserver, un sentiment terrible lorsqu’on le perd, lorsque celui-ci se brise, lorsque l’on pensait le tenir, alors qu’il glissait fatalement de nos doigts, tel de l’écume que l’on ne peut retenir.
Dans mes rêves éperdus ta vie et ma vie sont la nôtre, entremêlant nos destins et notre avenir de tendresse et de projets, d’un espoir infini. Mes songes ne révèlent que mes désirs les plus profonds, mes désirs les plus secrets, mes désirs les plus fous et ardus.
Cet amour que je ressens à travers tout mon être me ronge de l’intérieur, me détruit, et il effondre alors toutes mes convictions que je croyais être valeurs sûres. J’avais appris à assumer ce que j’étais, je m’étais affirmée, je m’étais renfermée, ayant peur du monde, peur des autres, peur de moi. Un seul de tes regards ma découverte, un seul de tes sourires a déchiré le voile, une seule de tes paroles m’a bouleversée à jamais. Je pensais me connaître, je pensais être capable de tout contrôler, mais ton entrée soudaine m’a fait perdre tous mes moyens.
Je voulais garder mon indépendance, je voulais être libre et voguer au gré du vent, je voulais chaque matin respirer un air différent, humer les doux parfums du matin, écouter le murmure de la pluie qui tombe, se laisser transporter par la caresse subtile du vent, sentir les rayons chauds du soleil sur ma peau.
Mais depuis ton apparition, les saveurs que j’avais de la vie, sont devenues banales et routinières, qu’importe que le crépuscule soit magnifique si tu n’es pas là pour le voir, le vent n’a plus la même sensualité si tu ne le ressens pas, et surtout les priorités que j’avais auparavant ne sont plus les mêmes. A présent la seule odeur qui m’est agréable n’est que la tienne, je ne veux nul autre contact que tes lèvres m’effleurant délicatement la nuque, nul autre son que ta voix suave me chuchotant ton amour au creux de l’oreille, nulle autre chaleur que celle de ta peau sur la mienne.
Je suis prise d’une fièvre brûlante à chaque fois que je prononce ton nom… Mon cœur se met à battre à une vitesse folle, comme s’il sentait son heure arrivée, comme s’il luttait pour rester à sa place, pour ne pas prendre son envol ultime.
Toute mon âme, tout mon être ne vibre plus que par cette passion qui s’est emparée de moi.
Je suis entièrement à Toi, possesseur indigne et inconscient. Je t’appartiens.
L’amour non partagé et non reconnu rend l’esprit meurtri et alors qu’il souffre, il se détache du conscient, se retire dans un endroit secret et caché, où ce terrible amour ne l’atteindra pas. Ce Havre provisoire nous fait sombrer peu à peu dans la mélancolie, dans la nostalgie et le regret du temps où l’on pouvait espérer sans craindre nulle désillusion. Et finalement, au moment où l’on refait surface, on moment où l’on s’extirpe de cette torpeur meurtrière, au moment où la douleur revient et nous transperce de part en part, la souffrance n’est pas tenable, et le sentiment qui pendant un certain temps avait été choyé et remercié, ce sentiment est alors renié, répudié et ignoré.
Le rêve de chaque enfant, l’espoir et le but de notre envie de grandir et de nous affirmer, ne vaut plus alors toute cette peine, cet acharnement sur lequel repose bien des vies.
On ne regarde plus les gens, plus de jugements subjectifs, plus de pensées admiratives. On se rattache alors à nos souvenirs et nos tendresses perdues, à ce souvenir de l’amour que l’on pensait donner et recevoir, peu à peu, en le découvrant, sans se presser, en oubliant alors la fin déplorable et tragique de ce début affectif. On se renferme dans cette réminiscence, dans ce mensonge, ce cocon temporaire qui nous permet de survivre. Certains y resteront toute leur vie, d’autres en sortiront doucement, dépliant un à un chaque pli de la chrysalide, dans la douleur, tel le papillon qui souffre pour avoir de belles couleurs. Et encore d’autres arracheront l’enveloppe protectrice, avec ou sans l’aide de personnes chères à leur cœur.
Si seulement tu étais apte à comprendre toutes ces douleurs qui mutilent irréversiblement mon âme.
Ce ressentiment que j’ai de l’amour se contredira sans cesse, et j’ai beau essayer de transcrire ce que je ressens, je n’arriverai jamais à le définir, à le cerner complètement, tant son déroulement et son impression sont complexes.
J’ai tellement espéré. Pour deux personnes. J’ai souffert inutilement à deux reprises, pour deux personnes dont j’étais certaine que tout ceci en valait la peine. J’avais mis tellement d’espoir dans ce que je ressentais, et ce que je croyais qu’on ressentait à mon égard, j’avais mis tellement d’espoir que j’espère encore. Le premier, je l’admirais plus que tout autre chose. Mais, le temps me démontra qu’il ne me portait finalement pas dans son cœur comme je l’aurais souhaité. Une longue période de doute et confusion s’en suivit. Je rencontrai d’autres personnes, qui me firent le plus grand bien, pour un moment, temporairement. Le second. Toujours d’actualité, malheureusement. Celui-là, je ne me suis rien imaginé. J’ai laissé les choses venir, j’avais compris mes erreurs précédentes. Le second. Deux jours passés exclusivement avec lui. Deux jours magiques… Ca façon de m’attirer dans ses bras, sa façon de me caresser de sa main, discrètement, mais si joliment, sa façon de me regarder… Je ne l’oublierai certainement de si tôt.
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Style : Pensée | Par Chrysalis | Voir tous ses textes | Visite : 659
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Commentaires :
pseudo : Clem
C'est vraiment très beau =) Espoir éperdu... Ca fait rêver.
pseudo : clo
J'AIME...bravo... CDCoeur
pseudo : italogreco
ta nouvelle est a belle a lire,l'amour doit être écrit même si il doit être contenu dans une page ou un livre, non ce n'est pas trop long, je te rassure,belle missive rempli d'espoir et d'amour qui émane de ton coeur. amicalement.CD
pseudo : nani
Chrysalis,tu écris comme si tu avais déjà à ton jeune âge trop souffert et cela rend cette lecture d'autant plus belle et je te souhaite sincèrement une vie amoureuse épanouie et partagée et CDCoeur...
pseudo : zag
"j’avais mis tellement d’espoir que j’espère encore" Toutes ces phrases sont très belles. Espère encore, chère Chrysalis, espère encore...
pseudo : JEANPIERRE Andre
Le vieil homme que je suis admire ta maturité et craint à la fois pour le petit être fragile confronté à la dure réalité. Mais quel talent déjà !
pseudo : incomprise
bravo, très beau texte chapeau cdc merci, tu es jeune mais déja adulte on dirait ne te presse pas de trop surtout, l'amour ne fait pas toujours du bien aussi, prend ton temps, tu mérite quelqu'un de bien.
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