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MONSIEUR BESSIERE par najah hamid

MONSIEUR BESSIERE

Ecrire.... Écrire, c'est quoi ? Dites-moi. C'est quoi ? Écrire, c'est décrire... je crois. Je crois... Je ne suis pas très très sûr. Je vous assure. Écrire, c'est déchiffré je crois. Dénicher. Une idée. Des idées. Décortiquer. Une vie. Éplucher. Nettoyer, analyser une existence. C'est une chance de se pencher. Se foncer à fond sur l'alphabet. S'embarquer. Dans l'alphabet... à côté de l'alphabet... écrire... c'est... je crois... Constater. Enregistrer. Rédiger. Transcrire. Réécrire. Aggraver. Graver. Tracer. Un fait. Deux effets. Divers faits imaginaires ou vécu. Réalité Visible. Invisible. Fusible. Écrire c'est réel. C'est cruel. Non. Ce n'est pas très cruel. Je crois. Ce n'est pas sûr. Ecrire, c'est parlé. À soi-même. Parler à autrui. Parler au Prochain. Au Voisin. Humain. Nain. Colosse. Géante l'écriture qui coule. Cool. Et qui blotti l'autre qui au fond n'est que soi. Soi-même. L'autre Prochain. Humain. Inhumain. L'autre, c'est tout. Mais je ne suis pas sûr. Je vous assure. C'est une sorte de panique. Ecrire, c'est avoir mal à la tête. Ecrire, c'est avoir mal au cerveau. Au crâne qui plane. Ecrire, c'est soufflé. Expirer. S'exprimer. C'est traduire une vie. Parler de quelque chose. Parler à toute chose. Parler pour dire quelque chose. Parler sans rien dire. Parler sans complications avec explications. Introduction. Eclaircissement. Ecrire, c'est monté. Hausser. Relever. Hisser. Tisser. Broder. Ecrire, c'est mentir; non à vrai dire... Dédire la vérité du mensonge imagé envisagé dévisager. Endommagé. Masqué... Démasqué... écrire... c'est Cacher et montrer en même temps. Remarquer. Tout le temps. Ecrire, c'est observé à chaque instant de la vie qu'on vit... Dissimuler et Dévoiler en même temps et tout le temps... Découvrir et noyauter... percer les détails les plus détaillés. Voir. Apercevoir. Distinguer. Dialoguer. Ecrire, c'est vivre. Je crois je ne suis pas très sûr. Je t'assure. Et pourquoi tu parles ainsi de l'écriture?. Tu parles comme çà de l'écriture. Tu l'as connais l'écriture ? Toi ? Tu n'es pas responsable de l'écriture. Tu n'es pas Roland Barthe. Tu n'es qu'un alphabet. Je sais. Mais qui t'as dis que je philosophe sur l'écriture. Et qui est ce Barthe Roland ? Allons. Moi. Je ne fais que dialoguer, articuler, parler. Parler, c'est tout. Je parle à moi-même. C'est tout... non... ce n'est pas tout. Ecrire, c'est magique. C'est magnifique. C'est logique... je crois. Non. Ce n'est pas logique. C'est dialectique. Ah bon ? Et plus encore... Écrire, c'est grammatique, orthographique, dramatique, impressionnant, surprenant, étonnant en tâtonnant des idées étranges très étranges de la vie. Sur la vie que tu vis. Dans la vie qu'on vit. Sur l'amour. La mort... le vol... Le viol... l'art. Lard... La critique. La politique. La politique ? Non. C'est Dangereux. Aventureux. Pas de politique s'il te plaît. C'est çà l'écriture je crois... je crois... mais regarde. Une page déjà et j'ai rien dit. J'ai rien écrit... je pivote c'est tout... J'ai même pas une idée claire sur qui. Sur quoi, m'appuyer. Pour me baser. Me reposer. M'adosser. Maintenir. Me soutenir. Une idée simple pour m'entretenir, me tenir à l'écart de l'écriture. À l'égard d'une observation juste correcte exacte... une interrogation vrai authentique. Véridique véritable. Incontestable. Et l'idée débattue abattue traitée discutée est là à attendre l'accouchement, la création. La métamorphose. Le changement en permanence. Elle est là prête à subir les transformations. Elle est là à soutenir les transmutations. Les modifications. Admettre. Accepter l'idée de l'autre qui est en moi. Les autres qui sont en toi. Les écritures... Ecrire... décrire... Réécrire. Écrire c'est quoi ? Dites-moi. C'est quoi ? Écrire, c'est décrire je crois. Je crois... Je ne suis pas très très Certain. Je vous assure. Écrire c'est déchiffré je crois. Dénicher. Une idée. Des idées. Décortiquer. Une vie. Éplucher. Nettoyer, analyser une existence. C'est une chance de se pencher. Se foncer à fond sur l'alphabet. S'embarquer. Dans l'alphabet... à cote de l'alphabet... c'est très vaste de décrire définir l'écriture justement le degré zéro de l'écriture de Roland Barthe traite ton sujet vastement clairement profondément et toi tu viens du moyen âge et tu veux parler de l'écriture. T'as pas honte ? Justement, l'alphabet et mon niveau d'analphabète, d'illettré souligné par un trait rouge, bouge. Me permettent de parler avec toi, avec moi, de l'écriture, sur l'écriture... de la littérature. Sur la littérature... tu veux ma signature ? Tu veux ma photo ? Alors bouge... On est en démocratie. On est libre de formuler... de s'exprimer... libre de dire son opinion... alors, laisse-moi écrire... sur l'écriture. Laisse-moi écrire sur ce papier vide comme ma cervelle et ne soit pas cruel. Ne me donne pas d'ordre. Laisse-moi... mettre de l'ordre dans ma carcasse. Casse... il y a tellement de désordre de confusion, d'obstructions et d'embarras... laisse-moi nettoyer tout cela et bien autres choses... laisse-moi astiquer mes pensées, mes images... mes emblèmes, mes problèmes avec l'écriture, la lecture car il ne me reste pas beaucoup de nuits à vivre... Laisse-moi, laisse-moi s'il te plaît... laisse-moi. Bon. Bonbon. Qu'est ce que je vais écrire ? De quoi vais-je commencer ? Que dois-je traiter ?, il faut d'abord le sujet... le verbe... l'adjectif. Le qualificatif. L'indicatif. L'approximatif. L'impératif. L infinitif...Quelle tâche ? Quel travail ? Quel boulot ? Le sujet. La matière. Et la manière de traiter ce sujet. Quelle besogne. Et le style ? Comment le trouver ? Mais ca ne se trouve pas dans la rue. ca se travail... quel travail ? Franchement, je ne peux pas faire tout cela. Tout seul. Je ne peux pas... immédiatement, je suis vraiment incapable de réaliser tout cela. C'est impossible... je ne savais pas qu'il faut tout cela pour cela... m'excuse, je démissionne de l'écriture... j'abandonne. Je laisse. Je quitte. Je pars... donne-moi ma part et je pars car j'en ai marre... ta part. Quelle part ? Est-ce un patrimoine qu'on partage ? Ma part de connaissance... quel connaissance ? A ma connaissance tu n'as pas de connaissance. Tu n'as pas de conscience... tu n'as rien acquis de ton école. Tu te rends compte. Tu te rappelles ? De l'école italienne... Oui je m'en souviens dis oui à haute voix. Tu vois à l'école italienne des roches noires. Tu n'as appris qu'une seule phrase. Une. Et une seule phrase. A yame sikiyaamo Najah Hamid frequento la scoola italiyaana di Roches noire. Une année pour apprendre cette phrase... Une très longue année pour apprendre une seule phrase... tu me fais rire.... et tu penses écrire ? Impossible. Mais ? Je ne vais pas écrire en italien. J'essayes d'écrire en français... En français. Tu piges.que suis-je ? Qui suis-je. ? Tu te crois intello. Intellectuel. Spirituel. Mais ? Regarde-moi. Ne regarde pas au ciel... tu te cache. On ne joue pas au cache-cache... Regarde-moi en face. Face à face. Regarde-moi dans les yeux... tu veux ? c'est vrai. Je n'ai appris qu'une seule phrase de mon apprentissage à l'école italienne des roches noires. C'est vrai, une seule et unique phrase durant trois cents soixante cinq jours de cette fameuse année d'éducation... d'enseignement. D'apprentissage. De dressage. C'est une honte. Allez. Avoue... Crache tes aveux. Tu veux. Admet... permet... Avoue... Ou. Si non ? Avoue... Autrement... je travaille avec la religion de ta mère de l'électricité. Ou l'avion. Tu souffriras. Tu avoueras malgré toi. Non. Non... pas d'électricités. Et les cigarettes qu'est ce t'en disent ? Pas de cigarettes je ne suis pas un sandrier. Avoue sanglier. Cochon tu m'entends. Je vais te détruire. Si tu ne parles pas ? J'avoue. J'avoue... J'étais pas sage. Pas sage du tout. Mais c'était un passage de ma vie. Je n'ai pas dis le contraire. Je le dis avec mon visage rouge. Bouge. Ôte-toi de moi. Je suis un analphabète. Illettré. Ignorant. Détache-toi de moi...Tu m'étouffes. Je m'étouffe. Oui. J'avoue... J'ai des regrets. C'est un déshonneur. Je meurs... J'ai des remords... j'ai 58 ans. Un demi siècle plus huit ans. Quel honte... le surplus de la honte fait rire. Ils le disent... je ris à l'instant. Malgré qu'un professeur me disait souvent jadis. Ris. Ris monsieur Najah Hamid. On verra qui rira le dernier... c'était la fameuse phrase de monsieur Bessières... je ne ris pas maintenant... c'est lui maintenant je suis sûr. Qu'il rit avec sa retraite, s'il est encore en vie. Il fumait la pipe lui. Moi, je ne fumais pas encore. J'étais petit paresseux peureux. D'ailleurs, je le suis encore. Monsieur Bessières s'appelait il... mais monsieur Bessières n'était pas prof à l'école italienne des roches noires. Je sais... il était à l'école de la gare. Imam Malik. Tu étais là aussi. Oui. Et à d'autres écoles. Plusieurs. Chaque école une phrase ou deux à la rigueur j'étais très lent... et monsieur Bessieres était long. Élégant avec sa pipe. Et moi j'étais lent à mon apprentissage. J'étais pas sage. Pas sage. Du tout. Du tout. C'est tout... Mon père le pauvre voulait a tout pris que je serai quelqu'un d'instruit. Oui... quand je vois tout cela maintenant. Après 58 ans d'existence. Je découvre que j'avais préjudice. Entièrement tort. Dommage. Fromage. Claquage... virage. Visage. Dégage. Quels dégâts. Débarrasse-toi de moi. Quitte-moi. Tu m'étouffes. Je m'étouffe. M'étrangle. Tu m'asphyxies si... si...tu montes à moi le sucre. Je vais m'évanouir. Je vais fuir... Déloger... partir... d'ailleurs, ce sont mes fuites qui m'ont donné l'occasion d'être un analphabète du premier degré, quand monsieur Bessieres expliquait l'adjectif qualificatif, moi, je m'évadais de la classe. Mon corps était là sur le banc de la classe... Mais mon esprit -que Dieu l'apporte- n'était pas là. J'avais les yeux grandes ouvertes. Ma bouche entrouverte mais mon esprit lui. Le pauvre était ailleurs. Malgré moi. J'étais Hors-jeux. Hors-sujet. En dehors de la classe de monsieur Bessières. J'étais là. Et en même temps, j'étais pas là. C'est de la sorcellerie. Etre ou ne pas être c'est ça la question. Et je voyageais nulle part que d'être attentif à monsieur Bessieres. Je ne regardais qu'a la façon dont il tenait sa pipe. Comment il se déplaçait dans les rangs de la classe. J'étais tout le temps ailleurs. Toute l'année ailleurs. Toutes les années ailleurs. D'ailleurs, je me demande comment j'ai pu retenir la fameuse phrase italienne que j'apprends jusqu'à ce jour par cœur. Comment ? Je ne sais pas. Donc je suis un génie. Si je puisse dire. Retenir une phrase d'une classe sans être présent dans cette classe. C'est une divinité. Quelle performance... c'est un exploit. Je te le dis tout droit... rares sont les créatures comme toi. Tu dois être fier de toi. Fier de moi. Tu as du mérite. Apprendre une phrase en une seule année c'est pas donné à tout le monde... Tu es vraiment quelqu'un de très intéressant. Tu es un crâne... un cerveau... tu es un valeureux. Phénomène... tu es un événement. Une rareté. Une saleté... Une phrase en un an. Cochon... En toi il n y a pas plusieurs. Tu es hors pair. Tu es Impair. Tu es extraordinaire... Super. Tu es à la fois rien et tout. Monsieur Bessieres ne savait pas ta vraie valeur. Je sais que tu prends à moi... que tu me déteste. Que je te hais. Hé... pstt... dis ce que tu veux. Je sais que je suis un bon. Un bon à rien. Tu te moques de moi maintenant. Justement. Monsieur Bessières il faut qu'il soit content s'il est encore en vie... puisqu'il est ici. Après tant d'années. Je l'évoque dans mon récit. Je le remémore. Mais je crois qu'il est mort. Car il fumait sa pipe en toussant à la classe. Il toussait. Il toussait. Crachait. Et au moment où toute la classe l'observait. Il souriait. Pour nous dire... C'est pas grave... ca passera ma crise de cracha... Il fumait la pipe dans la classe. La pipe était presque collée à sa bouche comme une cigarette. D'ailleurs sa lèvre inférieure était penchée visiblement en bas. On dirait un chameau monsieur Bessières. Avec sa taille. Sa lèvre inférieure penchée en bas... le pauvre... Il était malade déjà. Il se tordait en toussant... je crois. Enfin. j'ai découvert le sujet à traiter. Ma matière. C'est monsieur Bessieres... la classe de monsieur Bessières. Ma classe de jadis. Il y a quarante trois ans... quel mémoire ? Je me rappelle encore de sa salive qui coule en articulant l'alphabet. Monsieur Bessieres était un prof de français. Donc mon histoire va commencer. Waw... Demain je l'écrirai. Demain... mais. Qu'est-ce que l'écriture ? Est-ce décrire ? Raconter... Dire... est-ce exprimé, extériorisé... Révélé... illustré dévoilé... voilé clairement, purement, nettement... des tourments... Des peines. Des joies... écrire, c'est le débordement de l'alphabet. Le déluge. Le comble. Le plein. Le vide... Les larmes. L'alarme. Tout. Tout cela et bien d'autres choses... je crois que j'ai tout dit... il ne me reste plus de voyelles. Il ne me reste plus de syllabes pour construire d'autres phrases. Epuisé, je n'ai plus de solde. Débiteur. Créditeur. Je suis endetté envers la langue française. Ma langue est sèche. J'ai soif d'apprendre... de m'instruire pour construire la phrase exacte. La vrai. La juste phrase. Le texte qui dénonce qui annonce. Le texte qui affirme. Confirme. Le texte qui dit oui. Le style qui dit non... la forme. L'aspect. L'apparence... la transparence... Mais... Comment ? Acquérir tout cela et monsieur Bessières toussait et moi je voyageais. Monsieur Bessières articulait mal et moi, j'étais pas dans la classe tout en étant présent. Présent avec le corps et absent avec l esprit... tu as compris ? J étais rêveur...présent et absent en même temps... Monsieur Bessieres expliquait, expliquait, toussait et moi je m imaginais dans la rue. Dans les pâturages. Dans les visages... Je me promenais hors classe... aye Yam siciayamo Najah Hamid fréquento la Scola italianos di roches noires...une seule phrase en 360 jours. 365 jours pour apprendre cette phrase... Quel désastre. Apostrophe ? Non C est la catastrophe des catastrophes. C est une catastrophe de toutes les catastrophes...Un Drame. C est un drame. Trame de mon crane qui plane... Tramway. Omnibus. Autobus...Volubilis. Ulysse... Je suis perdu dans la jungle de l écriture. Je suis perdu dans la forêt vierge de l écriture. Dans l Amazonie. Quelle agonie...Au secours. Ou est tu Malraux. Mallarmé. Diderot. Ou est Hugo. Ou est Picasso. Miro. Ou est Sartre ? Ou est Montmartre ? ... À l aide. Les amazones arrivent. Au secours... De l aide. De l appui... huhau je suis au fond du mon Puie...Au secours...Je me noie. Je me couvre de honte... Me recouvre... me découvre...Je suis bloqué. Je suis assemblé rassemblé massé entassé. Sauve qui peut ...tilt ou est mon déclencheur. Ou est Ma connexion. Ou est mon cheminement et Acheminement. Je navigue contre vents et marées, au prix de terribles sacrifices. Dans des Visages. Dans des apparences très lointaines. Des mémoires douloureuses... Des souvenirs Désagréable. Regrettable ennuyeuses... J ai peur...très peur...je suis perdu abandonné par les écritures. Éloigné a l alphabet. Abandonné par la grammaire .par la conjugaison. Abandonné par Les combinaisons par les liaisons .par l orthographe.par les syllabes et les voyelles. Les traits d unions. Les points de suspensions. Exclamations. Interruption. Cessez. Cessez le feu. Cesse la torture. J en peux plus. C est cruel. Très cruel. C est une composition sans préparation sans partition...je suis nul. Nulle part. Je suis solitaire. Isolé. Je n ai aucun alphabet. Je vous le jure... Chercher moi...mon crane est vide... il ne marche pas...Neuf. Mon cerveau n'a jamais fonctionné. Je suis nul. Seul avec mon ignorante. Quelle arrogance. Quelle Insolence. Quelle Indifférence. Quel mépris...quel dérision c est de la folie...je suis une moquerie. Tu ris ? Je ne plaisante pas... Je suis une moque qui rit de lui-même avec mépris. Je suis une plaisanterie déplaisante. Tu plaisantes ? Non. Je ne plaisante guère .je réclame la guerre. Contre toi. Contre moi. Prends garde. Je vomis. Je rechute. Je suis une blague Désagréable regrettable. Une blague jetable. Une plaisanterie qui ne fait pas rire...c est pire... je suis le vampire. Je suis un bon à rien. Je suis tout simplement. Rien du tout. Raide. Rude et Pénible. Je suis pénible je sais...Blessant ce que tu prétends. C est pas intéressant. C est pas attirant. Tu pleurniches comme un hérisson lors de sa boucherie...un bébé tu es. Je te haie... Je ne vise rien. C est la pure et amère réalité. Vérité... Aujourd'hui comme tu constates. Je désire m exprimer... je suis né et j ai besoin du style. J ai besoin de la forme et du contenue. Je suis tout nu. Et je me trouve tout seul. Déshabillé devant mon ignorance. Devant mon incompétence. Devant mon insuffisance. ? Ou es tu mon enfance ? Ou es tu mon adolescence. ? Ou es tu ma jeunesse qui me blesse ? Ou es tu mon commencement. Mon début... mon enfance dispersée ou es tu ? Éparpillée à observer, comment monsieur Bessieres fumait sa pipe. Comment monsieur Bessières crachait son tabac en classe... Comment monsieur Bessières Fumait Dans la cour. Comment monsieur Bessières Fumait Dans la rue. Je me rappelle très bien du comportement de monsieur Bessieres. Comment il nettoyait sa pipe en la frappant contre sa chaussure. Mais comment ca se fait que j ai retenue tout ca et j ai pas retenue les leçons de monsieur Bessières... c est bizarre ? Mais je suis bizarre. Waw ? Une seule phrase en une année ? C'est un record... c'est un exploit ? Tu parles à moi ? Non je parle à moi. Je disais quoi ? C'est le plafond. Les bas fonds. Non... tu rigoles... Je me trouve seul avec un crane troué. Percé. Transpercé... Tu sais, il n'a rien retenu mon crâne. Rien tenu du collège de monsieur Bessieres. Le contenu de mon crâne est zéro. Zéro au carré. Zéro au rectangle. Je m'étrangle. Tu m'étrangles. Il m'étrangle. Tfou... Tuf... ouf... je m'étouffe... Un rien du tout. Un nul. Nulle part. Portion. Ration. Dose. Overdose... oui... voilà l'image que je poursuivais... Monsieur Bessières. C'est ça demain à l'aube de mon cerveau, je rédigerai tout cela. J'écrirai sur monsieur Bessieres. Je publierai la cage aux canaries perchée devant la porte du gardien de l'école italienne des roches noires. Je parlerai des sandales du surveillant général du collège de la gare. Oui l'idée est là. Oui, elle est là. Mais le style ? Il n'est pas là. Où est-il ? Et moi ? Est-ce que je suis là. ici. Ici. Où suis-je ? Qui suis-je ? Je suis là? Est-ce que je suis là ? Tu te le demandes ? Je suis là ? Je ne crois pas. Car en ce moment même je suis dans la classe de monsieur Bessières d'autrefois. J'ai renvoyé mon creux cerveau quarante années en arrière à mes archives. Je l'ai envoyé à la chasse des images lointaines. Pour m'expulser des tableaux lointains. M'exporter. M'importer. M'apporter le film des années soixante. Alors, je suis parti là-bas à l'instant et je suis en même temps là. Ici, à cet instant dans ma cage de chambre ce mardi six novembre 2007... Quelle pagaille ?... quel désordre ici dans ma chambre. Là dans ma cervelle. Alors Je vais essayer de mon mieux. Mettre de l'ordre... bon la chaise sera ici. La table à côté. De l'autre coté de la télé. À gauche. À droite. Remuer mes souvenirs à côté. Les secouer. De tous les côtés. Installer le zoom. Oui. Classer les sujets à traités. Les mal traités. Pourvu qu'il avoue. Le bien traité pourvue que j'avoue. D'accord ? On fait un accord. Un contrat. Écrire et ne rien décrire. Raconter et ne rien exposer. Dire et ne rien avouer... non. Ecrire, c'est pas ça, Ecrire... Écrire, c'est quoi ? Dites-moi. C'est quoi ? Écrire, c'est décrire... je crois. Je crois... Je ne suis pas très très sûr. Je vous assure. Écrire c'est déchiffré je crois. Dénicher. Une idée. Des idées. Décortiquer. Une vie. Éplucher. Nettoyer, analyser une existence. C'est une chance de se pencher. Se foncer à fond sur l'alphabet. S'embarquer dans l'alphabet... alors demain si tu es encore en vie. Demain... Si je respire encore... Expire. Crache ton ignorance... crache l'alphabet de monsieur Bessieres et forme ton style d'expressions sans pressions.vas-y. dit... Crache tes imputions. Crache tes affections, tes infections. Crache tes observations. Crache tes douleurs. Crache tes douceurs. Crache le morceau. Crache. Crache. Crache tes incompétences et ta patience. Allez, remue-toi. Tire-toi. Tire-moi du vide. Vite. Vite. Vide... Tire-toi vite du vide... vide... attention... vite... tire-moi... tire... Tire-moi du néant. Tire-toi du néant... tire... tire-toi du fond. Tire-moi des bas fonds. C'est dérisoire tout ce trajectoire... Dépêche-toi... Dépêche-toi. Dépêche-moi... je me noie... Tu te moies... il se noie... Je submerge. J'immerge... Je rallonge. Je plonge. Je plonge dans le passé... et je me baigne dans le présent. Sauve-moi du futur... Sauve-toi au fur et à mesure. Sauve-moi... Sauve-toi. Sauve qui peut... échappe-toi. Échappe-moi... écrit... décrit. Ris. Souscris. Cris... fuis... Fuis-moi... fuis-toi... décampe. Part... j'en ai marre... fuis... je m'ennuie... ris... écris... Ecris tout simplement... ris... Décris naturellement... et ris... Ecris couramment... écris de temps en temps... Parle... c'est tout... ne pleure pas... surtout... Demain... Je parlerai. Si tout... Va bien... demain... Oui... Demain... Demain... J'écrirai avec mes deux mains... oui... demain...

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Style : Réflexion | Par najah hamid | Voir tous ses textes | Visite : 1368

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