Elle s’était toujours demandée dans quelle émotion elle se noierai ce jour là. Le simple chagrin, le regret, la culpabilité ? Ou peut être la belle certitude d’avoir pris la decision qu’il fallait. Et si finalement, l’amour gagnait la partie ? S’il balayait les mots, la douleur, la haine pour ne laisser qu’un goût sucré au souvenir ? Comme une petite lampe allumée à l’intérieur, elle en gardait l’espoir.
Un coup de téléphone aura répondu aux doutes. La voix et la nouvelle étaient graves, le moment tellement imaginé qu’il semblait encore être une répétition. Elle s’était préparée au pire, mais le pire était plus malin, les mots les plus terribles n’avaient aucun impact sur elle. Tout son esprit était à présent concentré, sensible à la moindre palpitation, à la plus banale des émotions. Mais elle ne ressentait rien. A toutes les questions qui l’avaient toujours portées, la réponse était rien. Et elle est resté là plusieurs minutes, muette, fragile, enfant.
Puis, doucement, elle a plaqué le combiné contre sa poitrine, dans le fol espoir que son cœur, lui, réagisse, entende la puissance de l’instant. Le seul écho, le vide. Le premier homme de sa vie était mort et c’est le vide qui l’avait envahit. L’amour n’était donc pas le roi des sentiments, et, comme pour mettre un pauvre point final à 15 ans de sa vie, elle a raccroché. Des milliers de larmes ont alors salé ses joues. Sali sa vie.
Elle a fini par pleurer de ne pas être triste.
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Style : Nouvelle | Par Petite hirondelle | Voir tous ses textes | Visite : 669
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Commentaires :
pseudo : Chrysalis
C'est... vraiment, vraiment très bien réussi. Chaque mot est à sa place. Et c'est tellement empreint de vérité... Bravo.
pseudo : ifrit
D'expérience, il vaut mieux souffrir de trop ressentir que souffrir d'être froid. Courage, ce n'est pas irréversible, je suis toujours là.
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