Elle rase les murs
Clopin clopant tête baissée
Traînant derrière elle la misère
Telle une vieille paire de sapates
Refusant d'aller plus loin
Le soleil presque gêné
Renvoie sur son crâne déformé par les soucis
Des rayons sales et paresseux
L'odeur de la faim
La flagrance des rigoles décorées
Danse sur son passage
Laissant sur son sillage
Un appel à l'aide muet résigné
Misérable à en énerver Job
Elle descend clopin clopant
Vers la Cathédrale de Port-au-Prince
Et sur le trottoir elle se laisse aller
Retrouvant sous ses fesses inexistantes
Son fauteuil depuis quinze ans
Au premier qui passe, elle tend la main
Quémanadant le droit de survivre
Une journée de plus
La mort a bon bouche
Mais tuipe la mendiante de la Cathédrale
Qui chaque jour rase les murs
Pour venir chercher à Port-au-Prince
Sa ration de misère...
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Style : Poème | Par jocamh | Voir tous ses textes | Visite : 505
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