Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Doute d'amour par ifrit

Doute d'amour

L’amour a cela de cruel qu’il laisse toujours la place au doute. Et dans le doute, on essaie. On tente, on se dit qu’on ne perdra rien si rien ne va et qu’après tout, on ne s’attache pas si vite ! Et on vit, on aime, on partage, on donne tout ce qu’on a et même un peu de ce qu’on n’a pas. On s’invente une histoire à deux mais tout seul, tout pour lui plaire mais surtout de soi. On devient courageux pour la rassurer quand elle a peur, jaloux et violent parce qu’on la veut pour soi tout seul, puis tendre et câlin parce qu’on ne veut pas passer pour une brute. Là, tout va bien. On se sent bien. On se berce. Pour un peu, on s’avouerait amoureux. Un temps, tout va.
Mais en fait non, ça ne va pas, rien ne va. C’est la tempête, ou plutôt le déluge, sauf que l’arche a dû nous oublier. Alors on réalise son erreur. On réalise qu’on a aimé, qu’on a voulu l’être en retour et, par l’un et pour l’autre, on a tout donné. Ses joies, ses peines, ses envies, ses violences, son corps, son âme, tout pour cet amour qui ne nous a jamais appartenu. On le regarde disparaître, s’évanouir, on voudrait faire de même. Un cœur bat au loin, un espoir, mais non, c’est son propre cœur qui le réveille seul dans son lit. Toute la chambre bat, les murs vibrent et le plafond se déchire, le sol s’ouvre et l’amant souffre. Oh comme il souffre ! Ses poings se serrent, ses dents se joignent, son front se tord mais rien ne vient, rien ne sort. Ses nuits sont blanches et froides, il est un marbre qui se martèle et se brise. Il n’a plus que son sang pour pleurer, son sang qui bat sur ses joues et se perd entre ses lèvres cassées, cassé comme un jouet brisé, abandonné, en morceaux sur le parquet fissuré.
Le meilleur de lui-même n’a pas suffi. Il ne suffira peut-être jamais, en tout cas à sa pauvre aimée. Alors l’amant saisit sa plume, et avec son front tordu et ses joues sanglantes, il partage, encore. Pour avertir, pour mettre en garde contre l’erreur, l’horrible doute, le cruel amour.
Jeunes ou vieux, aimez ! Aimez à en perdre le souffle pour qu’on vous l’insuffle, aimez à en devenir fous, aimez à en crever ! Mais n’en doutez jamais.

 

PS : sûrement pas le meilleur que j'aie écrit, mais je tenais à le publier.

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Pensée | Par ifrit | Voir tous ses textes | Visite : 750

Coup de cœur : 12 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : scribio

cdc. je trouve ton texte sublime, j'éspère qu'il sera lu et commenté. Il s'en dégage une grande lucidité, une force et se termine par une note d'espoir. Bravo, un jour ton tu trouvera un écho à tant d'amour.

pseudo : Blanche Plume

Aucun doute ! Arrive un jour où le doute fait place aux certitudes, à l'évidence ! En attendant, aime, sincèrement, pour ne rien regretter. Ton texte est magnifique. Bravo !

pseudo : bleu indigo

En te lisant, ma gorge se serre......ton texte est très beau Ifrit