Alex n’arrivait pas à fermer l’œil. Le souvenir de ces dernières 48 heures le hantait de plus en plus. Son humiliation n’avait d’égale que la colère qu’il éprouvait envers les paparazis. En l’espace de deux jours, sa carrière, sa crédibilité et sa réputation ont été balayées à cause d’une simple rumeur. Seulement, ce n’était pas ce qui le perturbait le plus. Il était arrivé en haut de la chaine hollywoodienne, plus qu’un acteur, il était devenu une célébrité, des millions de gens l’adulaient, et aujourd’hui, tout ceux qui prétendaient l’aimer, le poignardaient. Evidemment, il savait pertinemment que les esprits se calmeraient et que son prochain rôle, celui d’un businessman séducteur, ferait de lui, encore une fois, la coqueluche des magazines et des émissions TV.
Non… ce n’était pas sa carrière qui le perturbait le plus, mais bien sa vie. A force de travail et d’endurance, il avait réussi à se faire un nom et à percer dans l’industrie du cinéma. Hollywood lui a ouvert les portes de la gloire, il pouvait même se permettre de choisir ces rôles, en décliner les moins intéressant et même des fois, faire quelques caprices de stars. Ce qui le torturait aujourd’hui, c’était l’horreur, la lâcheté et la bassesse du genre humain. Le mensonge est monnaie courante à Hollywood, plus on gravit les échelons du star système, plus on s’attire les foudres du Monde people. Cette règle est connue de tous. L’ignorer est une très grave erreur.
« Finalement… Ma vie n’est que mensonges» Soupira t-il.
L’écho sombre de la voix d’Alex retentit dans la chambre d’hôtel comme le cri d’un aigle dans le vaste ciel du désert. Le regard perdu dans l’immensité de la grand ville, Alex contemplait les gens du haut de ce bâtiment 5 étoiles, l’un des plus prestigieux de New York. Le paysage artificiel était certes splendide, mais rien n’était authentique dans cette marrée de sons et de lumières. Les pensées encore embrumées, il fixait passivement ces personnes, ces inconnus, ceux là même qui l’adulent, l’adorent et le jalousent.
D’un geste brusque, son long corps musclé fit volte face. Il se dirigea vers son bureau, aménagé par le room service à sa demande. Il s’asseyait, ouvrit son ordinateur portable et vérifia ces derniers emails.
« Alors… Andrew… Comme si je ne le voyais pas assez. Spam… Spam… Spam… Jen Malkovitch… Et évidemment mon ex attachée de presse que j’ai viré et qui ne veut pas encore se le mettre dans la tête… » . Respirant à bout de poumons, il ouvrit l’email et lu :
« Bjr Alex…Je suis vraiment désolée pr ce qui c passé.
Ca ne se reproduira pas je peux te l’assurer.
Rallume ton portable. Il faudrait qu’on se parle.
Appel moi je t’en prie
Emily »
Le sourire au coin des lèvres, l’air amusé, Alex écarta son laptop et se versa un verre de bourbon. Ces gestes lents, nonchalants, dessinaient les contours de ces muscles collés à sa chemise. Son dos se redessinait à chaque mouvement. Sa tension était visible. Rattrapé par ces pensées, il fixait machinalement le mur d’en face, sans réellement réfléchir, sans complètement s’endormir. Cet état le rendait furieux, sa sensibilité ne devait plus l’handicaper, et aujourd’hui, il était dévasté. C’est vrai… combien de fois lui avait-on déjà dit de ne faire confiance à personne.
« Toute cette histoire est ridicule, je dois faire un break » Souffla t-il entre deux gorgées.
Il prit son téléphone, alluma l’engin, et composa le numéro d’Emily Carven, attachée de presse de renom. La voix de la jeune femme retentit comme une cloche dans sa tête.
« Dieu merci ! Comment vas-tu ? Tu es où ? Je suis vraiment désolée mais ne t’inquiète pas, je me suis occupée de tout, demain tu as une émission chez Oprah pour mettre les choses au clair, et.. » Alex Interrompu la jeune femme avant qu’elle ne puisse terminer sa plaidoirie et répondit :
« Ne te justifie pas pour ca Emily. Je me suis laissé emporter, je tenais à m’excuser. Je sais que tu t’occuperas de remettre les choses en ordre, je ne peux que te faire confiance sur cela. Seulement je ne pourrais pas être à l’interview d’Oprah, je prends des vacances. Je pars demain pour… quelque part »
« Tu pars … ? » Lança t-elle… interloquée. « Tu pars, comme ca… tu pars où ? et comment ? et avec qui ? et comment veux-tu que je te sorte de cette situation si le principal intéressé n’est pas en ville pour défendre son image. Alex, il faut être intelligent dans cette situation… tu ne peux pas t’en aller maintenant »
« Si, je le peux. » Répondu-t-il calmement. « …Mais je te fais confiance, tu sauras remettre les pendules à l’heure. Je resterai injoignable jusqu’à nouvel ordre, mais j’ai besoin de temps pour moi, je te salue ». Le ton décidé d’Alex coupa le souffle à la jeune femme. Il pouvait à peine l’entendre respirer à l’autre bout du fil. Ces dernières paroles avaient eu le même effet qu’un bain d’eau glacée en plein hiver. Sans réponse de son attaché de presse, Alex mis fin à la conversation téléphonique et éteignit son cellulaire.
« Et tac… Bye bye hollywood ! » Le sourire qui se dessinait sur ces lèvres en avait fait chavirer plus d’une. Son regard cristallin se dirigeait maintenant vers le lit défait qu’il n’osait atteindre. La fatigue physique laissait place à celle du cœur.
« Comment pourrais-je encore croire en une femme après toute cette histoire ? »… Le cœur lourd, le visage sombre, il se versa un autre verre de bourbon, sa boisson favorite. A ce même instant, une fenêtre publicitaire web s’invita sur son écran d’ordinateur. Le message était simple et précis :
En 3 clics ... trouver votre AME SOEUR !!
Cette simple phrase le fit sourire
« Trouver l’amour… Quelle grosse blague. Ca se saurait sinon ! »
Amusé par l’accroche du site internet, il se laissa aller à cliquer sur les onglets qui l’invitaient à s’enregistrer, choisir un pseudonyme et commencer à chatter. En moins de 2 minutes il avait changé de nom, de nationalité, et de ville de résidence. Il serait dorénavant : Eric Lauper, New Yorkais, 27 ans, cadre financier. Ces passions sont le sport et rien d’autre. Il déteste le cinéma et ne supporte particulièrement pas cet acteur vedette du nom d’Alex Green.
« Quel arnaque celui là ! » Un rire s’échappa de sa poitrine, étouffé par la millième gorgée de bourbon.
« Au moins, personne ne saura qui je suis, mon personnage infiltré est à l’opposé de ce que je reflète. Mec de base, bourreau de travail en recherche de nouvelles sensations. Voyons voir ce qu’ils vont me proposer comme âme sœur ».
Cette fois çi, le rire l’Alex imprégna toute la pièce et la fit vibrer. Sa voix rauque, mélange subtile de fumée et de miel, était aussi envoutante que son corps d’athlète.
D’un geste lent, il se releva, perdit l’équilibre le temps d’un instant, se redressa, et se jetai sur son king size bed. Le bourbon avait fait son effet.
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Style : Nouvelle | Par dana_boyle | Voir tous ses textes | Visite : 1141
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Commentaires :
pseudo : safias
mmmmmmmmmm, j'aime bien comment tu as débuté l'histoire, et j'ai hâte de lire la suite... ;) bisou
pseudo : dana_boyle
Merci Miss Safias ! La suite promet bien des chamboulements !!!! Stay Tuned!
pseudo : safias
im waiting for it .. :)
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