Quand on commence la mutilation, il est difficile de s'en sortir. Ca passe de deux-trois coupures au compas, à des entailles au rasoir, si profondes qu'on en a la tête qui tourne. C'est un appel au secoure pour certains, pour d'autre le remplacement de la douleur mental par la douleur physique. Mais ça a toujours été différent pour moi. J'en avais besoin pour me sentir vivante. J'ai trop souvent eu l'impression d'être vide, sans sentiments, sans ambition, et sans espoir. Pas d'amour, ni de rêve à quoi m'accrocher. Je n'étais qu'un vulgaire pantin, qui disait oui & parfois non. La douleur que je m'infligeais me donnais une existence, aussi piteuse était-elle. Mais j'me sentais en vie, & peu importe de quel manière. J'en avais honte, tellement. N'en parlait pas, personne ne devait savoir. J'ai mis du temps avant de me rendre compte que j'allais droit dans le mur. J'ai ouvert les yeux & accepter ma douleur. J'ai rangé les rasoirs et mis un bandages sur mes plaies. & même si tous ça est maintenant derrière moi, j'y pense encore parfois. On ne s'en sort jamais indemne.