Il pleut averse. L’eau ruisselle et envahit toute la ville. Les foules sont rentrées chez elles. Les rues sont dépeuplées, et Londres s’endort.

 Au numéro six de Stewart street, une porte d’immeuble s’entrouvre, laissant percevoir l’ombre d’une silhouette qui s’apprête à sortir. Un homme apparaît. Son visage s’humecte petit à petit. Il semble épuisé de ce qu’il vient d’accomplir. Il se dirige d’un pas ferme et décisif vers l’autre côté de la rue. Son long manteau gris en coton ne le réchauffe point. Il s’avance près d’un abri de bus ; Sur la vitre de l’arrêt se dévoile le reflet de son portrait. Des marques s’incrustent sur son visage, usé par son passé. Il semble empli de remords. Pourquoi ?

« Léo, regarde-toi, tu ne sais plus où tu en es. »

Léo a le teint grisâtre, il est tourmenté.

Une sirène de police retentit, elle est proche. Léo se redresse, jette un regard méfiant à l’unique passante présente et s’en va soudainement sillonner le quartier. Comment en est il arrivé là ? Pourquoi lui faudrait t-il continuer ?  Après tout, la seule chose qui l’importait ne réapparaîtrait jamais.

C’est dans une atmosphère lugubre que les représentants de Scotland Yard abordent Stewart street. Deux hommes sortent de leur véhicule, et examinent les lieux. L’un deux s’approche du numéro six. Il jette un coup d’œil soucieux à son collègue. Que s’est-il donc passé ? Son confrère n’en sait rien, il lui demande d’aller voir.

Inquiet, le premier homme pénètre dans le hall de l’immeuble. 

1. La pluie résonne dans sa tête, il pense. Léo en a assez de cette situation. Ses sentiments oscillent entre la rage et l’affliction. Il continue de marcher tandis que la nuit devient totale.   

Alors qu’il passe devant un pub, ses yeux s’orientent vers quelques citadins, qui se rassemblent et remontent la rue. L’homme hésite, puis décide qu’il est temps d’en faire de même. Le voisinage et lui atteignent Stewart Street. Ça y est. Léo tremble, et fait le choix d’observer la scène derrière un muret.

Une foule s’est formée autour d’un immeuble. Les habitants paraissent inquiets. Pourquoi tant de monde ?

Vingt minutes de longue attente s’écoulent. Soudain, quelqu’un sort de l’immeuble, un policier. Il s’avance et explique à ses collègues ce qu’il a vu. Son équipier pousse soudain un cri effroyable qui ne fait qu’alerter et affoler les citadins présents.

Adossé contre une gouttière, Léo pleure de rage. Il se retourne, et jette un coup d’œil à la fenêtre du deuxième étage de l’immeuble du numéro 6. Il est onze heures du soir, l’homme est à bout de forces et s’engouffre au plus profond de ses souvenirs…