A l’envers, le parapluie
Quand la pluie s’est gelée et fait crisser
Derrière le pot de fleurs mortes, un noir parapluie;
Des mots au fond d’une gorge crispée,
Ainsi que se recroqueville le gris parapluie,
Rabattent l’armature métallique en un poing serré.
Quand la pluie tombe irrégulière et mouille
Sur la porte appuyé ruisselant, le bleu parapluie;
Des syllabes entre les dents en douille,
Comme se déploie sans cesse un pâle parapluie,
Tendent les lames flexibles, et les nerfs le long des doigts.
Quand la pluie s’est évaporée et souffle
Dans l’armoire entrouverte, sur le blanc parapluie;
Des voyelles sur les lèvres en un souffle,
Comme frôle les belles jupes un gai parapluie,
Ensoleillent l’étoffe et le manche tels un poignet et sa main.
L’ouvrir pour traverser les places et de longs ponts,
Au gré des saisons passagères, un parapluie
Piquant le ciel se défend des intempéries.
Mais une fois fermé, sur ces mots et mains renversés il en dit long.
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Style : Poème | Par cinammon | Voir tous ses textes | Visite : 778
Coup de cœur : 8 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : obsidienne
un nouveau dicton émerge : "comme un lecteur qui a trouvé un parapluie à l'envers", il dirait la surprise devant des assemblages heureux de mots
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