-Mais Pourquoi!?
Je ne pouvais résister quand il me regardait ainsi, de ses yeux tristes et humides, ce regard bleu qui transperce même l'âme du plus dur des coeurs. Je serrai les dents pour m'empêcher de pleurer devant lui.
-Je n'ai pas le choix, trésor... S'il te plais ne pleure pas... le suppliais-je.
Il me regardait d'un regard confus, serrant dans ses petites mains l'ours en peluche qu'il traîne partout. Comme j'aurais voulu que tout cela se passe autrement, j'ai tout essayé, tout. Mais c'était beaucoup trop dur de lui expliquer. Il baissa la tête avant de murmurer:
-Mais je t'aime...
Mon être entier se déchira. Je m'assis à sa hauteur, et effleura son menton de mes doigts pour qu'il lève les yeux vers moi. Des larmes s'échappèrent de mes yeux.
-Mon prince... Je t'aime aussi, mais c'est mieux ainsi. Maman s'est battue pour toi, pour rester près de toi. Mais j'ai perdu...
-Menteuse! me cria-t-il en s'écartant de moi. Menteuse, t'as qu'a rester près de moi, t'es pas obligée de partir tout de suite, t'as qu'a dire au médecin que tu veux pas! sanglota-t-il.
Je lui sourit pour le rassurer, pauvre amour. Puis je le pris dans mes bras, le plus fort possible que mon corps malade en était capable.
-Mon amour. Où que tu sera, maman vas rester dans ton coeur, dans tes souvenirs, dans ta mémoire...
des larmes de douleur perlèrent sur mes joues.
-...M..Mais je veux..p..pas!
Je le serrai encore plus fort, même si cela me faisait mal, pour le réconforter, le rassurer. Un câlin d'adieu.
-Tu te souviens, mon prince, quand nous faisions voler le cerf-volant dans la cour? Tu te souviens?
Il acquiesça vigoureusement, son ourson coincé entre lui et moi.
-Quand tu voudras à nouveau faire voler ton cerf-volant, et que le vent refuse de se lever, je soufflerai très fort et il s'envolera jusqu'au ciel.
Il me regarda avec tristesse.
-Jusqu...qu'au...c..ciel?
Je réussi à lui sourire de nouveau, même si j'étais plus triste que jamais.
-Promet moi, mon prince, de vivre et d'être heureux. De regarder les oiseaux voler et de savoir que moi aussi je les regarde avec toi. Et quand la pluie tombera, Maman n'est pas triste, mon prince, ce n'est que pour jouer à t'arroser, comme nous faisions autrefois. Tu te souviens?
Mon coeur se serra à en exploser quand tous ces beaux souvenirs me revinrent à l'esprit. Mais je ne devais pas craquer, je devais être forte pour lui. Mon prince d'amour.
Je l'écartai pour qu'il me regarde.
-Je t'aime, trésor. Je t'aime et je t'aimerai toujours.
Il se remit à pleurer, ses petites joues étaient rougîes, et son regard semblait perdu. J'aurais voulu rester près de lui pour le guider dans la vie, pour l'empêcher de se faire du mal. Comme il ressemble à son père. Peu à peu, je sentais la fin approcher, la mort venir. Je m'étendis sur le lit et il s'étendit sur moi. Nous ne formions plus qu'un. Puis, tranquillement, je fermai les yeux. Je n'aurai pu mourir plus heureuse qu'avec mon fils. J'attendis qu'il s'endorme avant de partir.
-Bonne nuit, mon doux prince.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Poème | Par Motus | Voir tous ses textes | Visite : 1326
Coup de cœur : 11 / Technique : 7
Commentaires :
pseudo : Sabriiinax
C`est vraiment triste comme texte, c`est émouvant je trouve. L`amour d`une mère pour son enfant il n`y a rien de plus fort. Le lien que ces deux là on l`air d`avoir est tellement magique que même la mort n`aurait pu briser cela. Bravo Motus.
pseudo : Batoule
L'amour filial perdure bien après la mort, et il se transmet et se perpétue de génération en génération.Beau texte Motus! et merci pour ton commentaire.
Nombre de visites : 51316