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Dure la vie !

Avec la métamorphose, tout se passe à une vitesse incroyable !

Dès que votre épouse a décidé de vous radier de la carte de ses faveurs, elle entre dans une phase de métamorphose.

De changement, si vous préférez.

Tout d’abord, il y a son habillement.

Les pulls à col roulé sont troqués pour ceux à col V: plus profonds, plus attractifs pour les yeux.

C’est ainsi qu’à une distance respectable de 50 cm, n’importe qui peut nettement distinguer les rondeurs de naissance des globes de sa poitrine, qui, vous l’aurez remarqué, est, à l’occurrence, mise en valeur par un tout nouveau soutif qui donne davantage de volume et de courbes !

Vous faites pas d’illusion, ce n’est pas pour vous récupérer, c’est pour appâter !

En exercice de pêche, on appelle ça de l’amorçage.  De l’amorçage pour un panier de crabes !

Le maquillage, d’ordinaire discret, se fait tout à coup beaucoup plus prononcé autour des yeux de votre épouse qui pousse le bouchon (restons dans le domaine de la pêche) plus loin en se fardant les joues d’une épaisse couche de poudre de perlimpinpin qui améliore son teint.

Ses jeans se font tout à coup beaucoup plus moulants pour finalement atteindre la sinuosité d’un hameçon, et vous avez beau rester bouche bée en face de tout ça, rien n’y fera, c’est pour les autres gogos qui font partie de la légende. Vous connaissez la légende ?  Non ?  Et bien la légende, c’est cette rumeur qui prétend, à bon escient, que tout le monde sait pertinemment bien que votre femme a un amant, mais que vous, vous l’ignorez !

Chapeau de viking !  Chapeau à cornes, chapeau de cocu !

La légende des gogos !

Parce que des gogos, y en a !

Passons en revue ceux là qui vont s’intéresser à vos démêlées.

Primo, il y a les charognards.

Les charognards, ce sont ces types à l’affût, qui n’attendent qu’une dispute entre vous et votre épouse pour directement foncer dans le tas (bien que cette expression - tas - ne soit pas des plus justes, vu que votre épouse, en cette époque perturbée, suivra un sérieux régime afin de retrouver sa ligne d’autrefois !).  Les charognards ce sont des types qui connaissent toute une kyrielle de détails (vrais et faux) assez cocasses à votre sujet et qui s’empressent d’aller les raconter à votre épouse.

Les charognards sont aux séparations de couples, ce qu’étaient les collabos durant la seconde guerre mondiale: des opportunistes.  Dès qu’ils vous inventent un tout nouveau curriculum vitae, ils profitent de placer le leur, nettement plus attractif, et espèrent ainsi prendre la place vacante en tant que sigisbées.

Puis, il y a les ex.  Les vautours qui attendent les restes !

Ceux là qui auraient tant voulu marier votre femme, mais qui n’en ont pas eu l’temps et qui ont toujours rêvé pouvoir vous éliminer du planisphère par n’importe quel procédé.

En temps de dispute, comme en temps de chaleur, les ex reviennent à la charge comme les mouches à merde batifolent sur un crottin de cheval encore fumant.

Ensuite, il y a les p’tit cons.

Des p’tits cons, y en a à profusion.

Des p’tits jeunes qui s’imaginent qu’ils pourront assumer.

Des gars qui ne pensent qu’à coucher Madèèème sur le dos et lui faire voir comment on pédale à 20 ans, mais qui oublient que jamais ils pourront satisfaire aux exigences financières de celle ci et aux caprices des enfants qui croiront avoir un grand frère...  A moins que Madèèème en aie les moyens financiers.  Dans ce cas, à l’image des gigolos, on peut dire qu’elle s’offre une bite, comme on peut s’offrir une glace à l’eau ou un cornet de frites...

Enfin, il a le mec.

LE MEC !

Celui là que Madèèème a en vue, sans défaut, sans faille, sans tort !

Le mec qu’elle sait qu’elle va prendre.

Celui là, faut pas le critiquer, faut rien lui dire, faut surtout pas l’embêter ni lui parler.

Ben oui, faut avoir les deux pieds sur terre quand même !  Si Madèèème désire vous écarter, c’est qu’elle a autre chose en vue: LE MEC ! avec majuscules et point d’exclamation.

Des MECS il en existe.  Si, si, soyons honnêtes, ça existe.

(N’étiez-vous pas un MEC au moment où votre épouse vous a rencontré ?  Hein ?  Bon, vous voyez que ça existe !)

Mais attention, y a MEC et mec.

Le MEC, c’est le faublas qui va vous épater.

Il sera gentil.  Gentil, ça c’est la toute première qualité qu’une femme trouve à un MEC.  Il est gentil !  De fait, celui là, il a tout intérêt d’être gentil s’il veut à son tour bénéficier des gentillesses de votre épouse.  Le MEC, il est gentil et attentionné !

Attentionné et bienveillant avec vos enfants qui ne mettront pas trois semaines pour l’appeler Papa.

Il aura un bon emploi, de l’ambition, et tout l’avenir devant lui !

Il sera fidèle, travailleur et toujours courtois !

Il sera sportif aussi !  Le sport, très important le sport !  Ca sera un sportif qui ne fait du sport que pour le sport, pas pour la troisième mi temps !

C’est aussi un type qui fera un excellent voisin pour vos ex voisins et un compagnon idéal pour votre épouse qui se sentira obligée de lui donner la main partout où ils iront ensemble.

Le MEC, ce sera le gars qui, sur le pas de la porte de votre ex maison, discutera avec vous de sport, de politique et du beau temps à chaque fois que vous irez reconduire les enfants après le droit de visite.

Le MEC, ce sera le type qui sortira Madèèème trois fois par semaine au restaurant, en discothèque le weekend et au ciné le lundi.  Son étincelant maillot jaune sur ses fortes épaules.

Le MEC sera un bon conseiller.  Si vous ne savez pas à qui vous adresser, il se fera un plaisir de vous faire remarquer ce que vous n’avez pas réussi avec Madèèème et il ne se mêlera jamais des conversations obligatoires au sujet des enfants que vous aurez avec celle ci.

A côté, il y a plein de mecs.

Des mecs balès, beaux, grands, forts et ... bêtes.

Bordel, la bêtise chez les mecs !

Certaines femmes sont cons, mais certains mecs, dans cette catégorie, sont bien plus forts qu’elles encore !

Si votre femme tombe sur un MEC vous n’avez plus rien à craindre pour l’avenir de vos enfants qui auront désormais deux Papas, ni pour votre épouse qui sera à l’abri de tout, ni d’ailleurs craindre qu’elle revienne un jour ou l’autre vers vous, parce qu’après le MEC, on peut tirer l’échelle !

Tandis que si elle tombe sur un mec ! (faites toujours bien attention à la majuscule qui, ici, a disparu)

Là, c’est autre chose !

Au début, le mec, ça sera un MEC.

Avec le temps (parfois pas très long), ça ne sera plus qu’un mec.

Parce qu’à force des choses, votre femme, elle va finir par comparer.

Les bonnes femmes, ça compare tout le temps !

Le mec, elle va le comparer, et vous savez avec qui ?  hein ?  allez, je vous le donne en mille ?

Mais avec vous, bordel !

Hè oui !

Alors, à moins que vous ayez été nul, réellement chiant, tout à fait sans intérêt, elle va finir par se rendre compte qu’elle a fait une grôôôôsse bêtise !

Le mec, il n’a aucune chance de la garder !  Et si vous, de votre côté, vous avez décidé de ne plus exploiter de “seconde main”, vous risquez d’être ennuyé, parce que votre femme, elle va rappliquer !

Pourtant, elle s’était juré l’inverse, elle était persuadée de tout, mais c’est ainsi !

Parce que rappelez vous, vous ne l’intéressiez plus du tout !

Parce que vous aviez ci, ça, ou tout un tas de défauts soudains qu’elle s’était imaginés.

Parce que vous ne lui plaisiez plus !

Plaire à une femme !

Les hommes sont cons, ils veulent à tout prix plaire aux femmes !

Qu’est ce que ça veut dire: plaire aux femmes ?

Avoir un physique extraordinaire ?  Ressembler à un acteur de cinéma ?

Etre un play boy ? (prononcez plé bois, c’est plus amusant !)

Sans doute que c’est en partie vrai, mais ce qui importe le plus, c’est tout d’abord l’intéresser.

Intéresser une femme, ça c’est important, il faut l’intéresser soit par votre façon d’être, de parler de réagir, ou de voir les choses.  Ou alors, faut faire le malheureux.  Quand on fait le malheureux, les femmes adorent ça !  Elles vous prennent en pitié, vous admirent et désirent vous dorloter, ça, c’est leur côté maternel qui refait surface.  Ou alors, suffit d’avoir un p’tit chien.  Un p’tit chien avec un foulard rouge autour du cou, ça, c’est un truc qui fonctionne à merveille.  On peut ne pas être particulièrement intéressant, dès qu’on a un p’tit chien avec un foulard rouge autour du cou, on le devient automatiquement !

C’est cela en fait, parce que dès que vous ne l’intéressez plus, vous avez beau être beau, votre femme vous dénigre et vous oublie petit à petit !

Attention, faut encore savoir qu’il existe des femelles tellement cons que vous pouvez tenter d’être aussi intéressant que possible, elles ne s’en rendent pas compte et préfèrent vous ignorer !

Pour savoir si vous intéressez toujours votre femme, suffit de réfléchir un peu.

Si un jour, paradoxalement, elle vous dit: - Cesse de faire l’intéressant ! c’est que vous ne l’êtes plus du tout !  Facile, hein ?!?

Si votre femme ne s’aperçoit pas que vous avez grossi (quelques kilos, une sorte de petite bouée Michelin qui vous enveloppe la taille et le nombril), c’est que vous ne l’intéressez plus !

C’est vrai !  On peut cacher un tas de choses à sa femme, comme par exemple si on a recommencé de fumer, ou si on a une maîtresse (du moins durant un certain temps), ou encore si on est malade, mais lui cacher qu’on a grossi, relève de l’impossible !  Sauf si vous ne l’intéressez plus !

Parce que dès que vous ne l’intéressez plus, vous pourriez encore perdre un oeil, vous laisser pousser la barbe, vous tatouer un cœur tricolore sur le front, jamais elle ne le remarquera !  Si vous ne l’intéressez plus, elle ne vous regarde plus !  Vous n’existez plus, vous n’êtes plus rien !  Une sous merde, quoi !

Un jour aux courses ! billet perdant, billet mauvais, billet inutile !

A partir du moment où vous n’intéressez plus votre partenaire, inversement, c’est amusant même, les autres types, eux, deviennent intéressants !

A croire que le fait d’être intéressant soit une sorte d’aura frivole qui scintille d’un mec à l’autre.

- Dis, je te parle, tu m’entends ? que vous lui demandez en mettant de l’insistance dans la voix.

Elle, ailleurs, illuminée, gobée par un mâle qui s’exprime férocement à l’autre table, elle ne vous entend plus, elle est littéralement transportée ailleurs !

- Oh ! hé ! vous pouvez hurler, crever sur place, vous n’êtes plus là !  Alors, vous lui pincez doucement le dos de la main.

- Aïe ! t’es malade ou quoi ? - Tu me fais chier, maintenant !  Voilà qui est clair, si vous la faites chier, ne cherchez plus, c’est que vous ne l’intéressez plus !

Troisième élément de repaire pour savoir si vous intéressez toujours votre femme: l’acte.

Vous êtes là, couché à ses côtés, prêt à bondir, sur les starting blocks, vous risquez une main, vous arpentez les méandres de ses formes généreuses, tout à coup, comme par miracle, elle se met à bâiller et préfère subitement se retourner de l’autre côté.

Même si elle ne dit rien, du genre: - c’est ma semaine, je suis crevée, j’ai mal la tête, - bien qu’il soit impossible qu’elle ait mal à la tête, puisqu’y a rien à l’intérieur ! - pas ce soir ou la formule magique: - encore ! (en soufflant), dites vous bien que vous ne l’intéressez plus !

A l’instar des banques, avec les femmes, plus l’intérêt diminue, moins on débourse et moins on doit s’investir !

Enfin, quatrième critère qui vous permet de voir où en est l’intérêt global de votre femme pour votre modeste personne: savoir si vous la faites toujours rire.

Parce que les femmes, si on peut les faire rire, c’est déjà 50% de conquis !

Les femmes aiment rire !

Toutes les femmes aiment rire, même celles qui ne rient jamais !

Oui, Môôôsieur, y a des femmes qui ne rient jamais !

Y a des femmes qui font tellement la tête, qu’on a l’impression qu’elles ont toujours leurs règles !

Oui, les règles, ça c’est un autre problème !

Des chercheurs ont beau se casser les méninges pour leur dégoter des matières super absorbantes, des pilules anti douleur ou encore des tampons minuscules qui fondent dans la bouche pas dans la main, y en a toujours qui vont se plaindre !

Ici aussi, faut encore remarquer qu’une fois que les problèmes apparaissent dans votre couple, par malchance, les règles de votre épouse, jusque là régulières, deviennent folles et indisciplinées...

Revenons au fait que les femmes, en général, aiment rire !

C’est dans leur nature.

Elles aiment rire et s’amuser !

Moi, la mienne de femme, je l’amusais tellement, qu’elle a fini par me répéter régulièrement:
- Arrête de me faire rire ! en haussant les épaules.  J’ai, après coup, compris qu’elle voulait dire que je ne la faisais plus rire du tout !

Un jour aux courses, à la longue, vous devenez un tocard !

Tocard ?

Mauvais cheval !

Fini d’être l’étalon préféré de Madèèème, vous n’êtes plus qu’une rosse !

Alors, finalement, on n’a plus le choix, faut se séparer.

Partir.

Mais avant de partir, quand on a finit d’en parler, avec ou sans les mains, faut savoir qui va prendre quoi, comment et pourquoi !

Les choses sérieuses !

- Pense aux enfants, tu ne vas pas t’en aller en nous laissant sur la paille !

Les enfants !

Les enfants, dans une séparation, sont le prétexte le plus facile !

Avec les enfants, votre compagne peut tout exiger de vous !

C’est à peine si vous ne mettez pas la survie de vos enfants en question en emportant votre bon vieux rasoir électrique !

Si !

Si Môôôsieur !

Parce que, vous vous en rendez pas compte, mais votre bon vieux rasoir électrique, il pourrait toujours lui servir, même quand vous ne serez plus là !

Tout d’abord, faut savoir qu’un rasoir électrique, qu’il soit vieux ou non, ça peut toujours servir à l’un ou l’autre ahuri qui viendrait gentiment passer la nuit en compagnie de votre épouse !

Ensuite, un rasoir électrique, ça peut toujours être utile à Madèèèème, quand elle se fait les cuisses et les jambes ou autre chose.

Enfin, un rasoir électrique, comme toute autre chose que vous laissez pour le plus grand bien être de vos enfants, ça peut se revendre en seconde main, et ça peut faire du pognon que Madèèème réinvestira intelligemment dans une série de fringues à la mode et sexy !

Bref, quand vous partez, parce que vous n’avez pas le choix de faire autrement, vous partez, mais sans rien !

Faut tout laisser à Madèèèème !

A Madèèèème, mais pour les enfants !  Et pour le chien, qu’on ne peut pas diviser en deux, vous pouvez toujours espérer un droit de visite !

Ca suffit !  Finalement, on s’aperçoit que tout était prévu.  Prévoir, c’est la fin de toute possibilité, et c’est pas plus mal ainsi !  Tout cela c’est fou, mais tout cela c’est de l’amour, puisqu’aimer à la sagesse ne signifie rien, alors autant aimer à la folie !

Assez ri !

Aux courses, on peut miser autant qu’on veut, on peut essayer toutes les martingales possibles, si la chance n’est pas là, on aura beau faire, on sera perdant !

Un jour aux courses !

Billet sacré, billet maudit, la vie est une pute !

Mais la vie, même si elle est une pute, continue.

Avec le temps !

Le temps siccatif guérit toutes les blessures !  Le temps permet d’oublier.

Et oublier, c'est finalement pardonner et se souvenir finalement.  Nostalgie !

La nostalgie c’est se souvenir de ce bon curé, qui s’exprimait avec émotion, sur un ton solennel, pendant que vous vous serriez la main avec toute la tendresse utile dans ces cas là, alors que vos deux familles vous observaient avec amour, les yeux remplis de larmes, la nostalgie, c’est l’entendre encore ce bon curé, vous déclamer cette phrase, qu’il avait bien dû prononcer un bon million de fois: “les époux se doivent amour, fidélité et respect mutuel !”.

Autre exemple de nostalgie.  S’il arrivait que les trains soient en retard, affamé, vous rentriez à la maison, fonciez tout droit vers le frigo et tombiez sur le pot de ketchup vide, les traditionnelles bouteilles de limonades et la lampe opaque du coin droit défraîchi.  Vos yeux éblouis devant le vide absolu d’un frigo triste et maigrichon !

La nostalgie, c’est aussi ces moments forts qu’étaient la serviabilité et l’efficacité de votre épouse.

Profitant d’un pub à la télé, vous lui demandiez gentiment: - Chérie, tandis qu’elle s’était levée pour aller boire un coup à sa bouteille de cette horrible limonade, tu voudrais bien m’apporter une bière, s’il te plaît ?

Et elle, spontanée, de répondre de sa voix douce et agréable: - Y en a plus, bouge toi, va à la cave en chercher et profite pour me remonter une bouteille de limonade, une boîte de lait pour la petite et un paquet de lingettes !  Alors, fallait se décider à bouger vos 85 kilos du divan où vous étiez pourtant si bien, fallait descendre à la cave, penser à la bouteille de limonade, au paquet de lingettes et à la boîte de lait, et finalement constater que Madèèème n’avait pas pensé à acheter quelques bières au cours de ses visites quotidiennes aux magasins.

La nostalgie, c’est aussi les douces paroles gentilles de votre ex femme qui vont vous manquer.

Tandis qu’un couple d’amis s’était installé dans le canapé, que l’homme vous prétendait une absurdité monstrueuse et que vous vous empressiez de lui prouver le contraire, elle, votre ex femme, qui coupait court et net pour finalement tout conclure et tout arranger: - Ne faites pas attention, en s’adressant à vos amis, mais en vous pointant d’un geste du menton, il sait toujours tout mieux que tout le monde, mais en fait il ne sait rien ! ça, ça risque de vous manquer énormément !

La nostalgie ce sera aussi les petits billets que vous ne serez plus obligé d’écrire afin que votre épouse, devenue votre ex femme, n’oublie pas de vous rapporter des lames de rasoir, de la mousse à raser ou un sirop pour votre toux.

La nostalgie, ce sera enfin être dorloter lorsque vous serez malade et que vous n’entendrez plus le fameux prétexte: - n’exagère pas, je ne suis pas ta mère !

La nostalgie, ce sera tous ces beaux compliments que vous n’entendrez plus au sujet de vos parents et de votre famille: - Retourne chez ta mère si tu trouves que c’était mieux ! - Demande à ta mère pour qu’elle le fasse, puisque vous êtes plus malins ! - Arrête tes grimaces, on dirait ta mère ! - Si ça te plaît pas, ...  etc... etc...

La nostalgie, ce sera se souvenir de ces moments tendres: - T’as pas encore fini ? alors qu’un jour de forme épicurienne, vous pensiez l’émerveiller, - Déjà ? alors qu’un jour de méforme et de fatigue, vous aviez été bref, - d’accord, mais en vitesse dans le fauteuil, alors, et bouge pas trop, moi, le film m’intéresse ! et l’éternel formule magique qui ne signifiait rien et tout à la fois: - Encore !?!

La nostalgie, se sera également les fois où vous alliez au resto et où, en vain vous lui proposiez de prendre une bouteille de vin. - Non, tu sais très bien que je n’aime pas le vin et que je ne bois jamais d’alcool !  et qu’ensuite vous vous rabattiez sur deux pousse café: - Tu bois encore ? - tu vas encore avoir une de ces haleines !

Et puis, il y aura les regrets.

Vous regretterez ses sautes d’humeur, ses petits plats qu’elle ne préparait pas, son égoïsme récurrent, ses provocations verbales et ses excès d’autorité...

Un jour aux courses !  Titre débile qui fait allusion à un tas de choses vraies et principalement au titre d’un album de mon groupe de chanteurs préféré, groupe qu’elle n’avait jamais particulièrement apprécié, comme tout le reste, à sa juste valeur...  (...)

Un jour aux courses, vous vous y serez sans doute retrouvé quelque part...

Billet périmé, billet jeté.

Billet perdu.

FIN.