Quitter l'absence, c'est s'en aller en toute conscience

Vers un ailleurs qui puise ses heures

A la lueur des arbres en fleur

Dans la présence, sans apparence, de la reliance

Quitter l'absence, c'est s'immerger dans l'Océan

Sans plus avant, à la lisière de son néant

Pour l'écouter dire du dedans

Ce qu'il raconte avec le vent

Quitter l'absence, c'est continuer

A donner sens à ces pensées

Qui s'acheminent en vérité

Vers des inspirs de liberté

Quitter l'absence, c'est être là, avec le vent,

La pluie, les fleurs et le printemps,

Dans la grisaille du mauvais temps,

Au bord des larmes ou même dedans

Quitter l'absence, c'est dire assez

D'obéïssance à un passé

Qui n'a d'essence que le reflet

Des fleurs d'errance dont il est fait

Quitter l'absence, c'est se placer

En haut d'un phare qui va projeter

L'image d'un autre qu'on reconnaît

Comme étant soi en vérité

Quitter l'absence, c'est être présent

Dans chaque moment qui prend le temps

De s'écouler tout doucement

En pure présence du dedans

Quitter l'absence, c'est la laisser s'en aller

Dans la présence de notre vérité

Dans cet amour qui vient nous transporter

Au-dessus d'elle, au-dessus de ses plaies

Quitter l'absence, c'est lui donner

Assez d'amour pour qu'elle puisse s'effacer

De l'apparence où elle s'est glissée

Sans pour autant la laisser se briser

Quitter l'absence, c'est aimer

Aimer assez, pour se donner

Tout l'amour qu'on a puisé

Pour que l'absence puisse s'en aller...