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ACTUALITE par debeil

ACTUALITE

 

 

Les quatre cent coups portés à l’écran des événements ricochent jusqu’aux quasars qui se marrent, mais la vie à ras de terre n’est pas en train.

Il fait bougon, enfer et contretemps. Les innombrables « quelque part » où l’on génère ces temps foutres sur des airs de tocsins sont nids de goules à l’aise dans la bise râblée qui mord nos poussières et tourne les roses en colchiques.

Les lots du devenir se recrutent dans les larmes du sort. Les partis-pris qui se confessent dans les paniers du scrutin font monter les tensions et les virus qui se propagent par bourses très liées au secteur sectaire abaissent le cours du sang.

Les mains sont basses, les pieds ont du plomb dans le cou, les cœurs font de l'excès de gel et les gestes s'auto-acclament. L'amour est génétiquement modifié. On n’est plus maître en soi que d'une suffisance d'égophiles qui nous ramène aux portions con et grue.

Il fait moisi sur le songe, morte saison pour l'espoir; il fait mal aux propos et les silences sont réduits à leur plus veule inexpression. Qui ne voit que l'éthique est au bout de ses ficelles et que les églises ont perdu la voix, souvent même la foi? Mais pas les crocs de leurs croix.

Routiers de nuisance, torts héros, gang stars, on en a pour nos fidélités avachies, nos instincts coquins! Aussi fait-il chagrin sur les peaux, guerre parmi les nerfs.

Un temps de torchon, on vous le dit! Le ciel est à trous, la campagne en perce. Les cales entreposent leurs crus orduriers dans le cellier des océans. La crotte culotte les goulots du trafic. Et l'air en perd le souffle.

Au quotidien des peuples il fait famine, il fait charnier, peines capitales. Sur la beauté du vivant les gestes ne cessent de pendre des malfaçons d’alibi qui rendent leur défense impudique.

En renonçant à l’intimité du droit, cette société est à responsabilité illimitée. Et ses sommiers ne sont douillets qu’aux péchés pulsions ou pognon. C'est pourquoi les gens se font l'aumône, à la fortune du sot, d'airs de sous-fric.

D’une manière générale, le négligé des certitudes plante des gurus dans l’invérifiable, la câblée-réalité fait la bête analphabète et les doigts barbelés de la publicité n’ont aucune peine à mettre les goûts et les valeurs sous cloches.

Le progrès tire le diable par les cornues et le profit jette un froid de sueurs sur les dividendes d’une productivité dressée en ghetto contre lequel s’ensablent les rezzous de la revendication.

Sur les égarements insomniaques de l’homme qui n’en peut plus d’avancer en age, lège de toute raison acceptable de mener vie, il se tire une nuit de couteau qui tourne avec acharnement son fil retors en d’irrémédiables linceuls.

Eh oui, il fait incroyablement mortel! On meurt beaucoup, beaucoup trop et de force. L’arbitraire fait de la création une maculée conception et n’être pas siérait mieux à sa majesté qu’une image de Verbe portant chiffons.

 

 

 

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Style : Poème | Par debeil | Voir tous ses textes | Visite : 646

Coup de cœur : 13 / Technique : 12

Commentaires :

pseudo : Le gardien du phare

belle trouvaille, cette manière de revisiter l'actualité sonne comme un opéra rock , le "fluo" de tes mots vient donner une couleur à cette actualité aux accents dépressifs.

pseudo : david

Un tour d'horizon remarquable, écrit dans une force que l'on goûte à chaque gouttes. Merci pour cette orignalité

pseudo : obsidienne

quel travail ! voilà un bon journal télérévisé

pseudo : VIVAL33

Actualité tout en ressentis, profonde

pseudo : debeil

Merci pour vos appréciables appréciations. Quel soutien.

pseudo : BAMBE

Sous le choc de l'info, sous le charme de l'écrit, un texte incroyable, j'adore!

pseudo :

Merci Bambe, ton avis m'est particulièrement précieux