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La Taupe par kathleen vrindts

La Taupe

 

Petite pas vilaine du tout

Bien des gens ne l'aiment pas (beaucoup)

Rapide elle l' est.

Souvent aux aguets

Elle court, elle se sauve

Elle s' arrête, regarde autour d' elle.

Et du haut de ses pattes

Comme une petite pelle,

Se met a gratter la terre.

 

Il fait noir, de plus en plus noir

Ses petites pattes s' affairent.

Cela va plus vite qu' elle n' espère.

Elle fait de toutes parts,

Des galeries souteraines,

Dont elle sera la reine.

 

Elle pourra ainsi s' installer,

Pourvoir à son garde-manger,

Et prétendre au repas bien mérité.

 

Là-haut la nuit tombe,

Elle entend des bruits de pas.

Elle sait que l' on ne l' aime pas,

Parce que malgré elle,

Fait des dégats.

    - Et eux là haut ? Ne croyez-vous pas

      Que se soit pire que moi ?

    - Oui, mais croient avoir tous les droits.

 

Le lendemain matin,

Elle est réveillée par un chien qui aboye.

Peu après des éclats de voix,

Des rires de joies fusent.

Ils sont au dessus d' elle,

En grande discusion.

Rien qu' à les entendre, elle sait,

Que le printemps est revenu.

 

D' abord, il secoue la terre

Lui, le propriétaire.

-  Alors pour ça , oui je me terre

-  Après, il fait comme moi, il la gratte,

-  Pas avec ses pattes, non

-  Avec un long bois et au bout des griffes.

-  Ils appelent cela un rateau.

 

Quand ils sont tous partis,

Je passe ma tête et vois la terre

Bien plate, bien lisse,

J' ai envie de me rouler dedans.

Je crois qu' il vaut mieux attendre

Quelques instants.

 

La lune éclaire le jardin,

Je peux dire que je me sens bien.

Tout cela est à moi,

Jusque demain matin.

Le maître du logis dort,

Comme un loir ou comme un lord?    (1)

je ne sais plus comment ils disent :

"Les humains"cela n' a pas d' importance

Mieux vaut profiter de l' instant présent.

Sans trop exagérer, ni se faire remarquer.

Pour le moment, mon domaine,  

C' est la pelouse. 

 

Quelques jours de répit,

Puis les bruits recommencent,

J' entend :

- Fais une ligne bien droite,

- Ne la fait pas trop étroite,

- Passe moi les graines,

- Remettons la terre dessus.

- Comment trouves-tu notre jardin ?

- Nous verrrons bien quand les semences

  Serons germées.

- Mais il est quand même beau ?

 

Le soir venu, il mouille la terre,

Avec un gros serpent, qu' ils appelent tuyau.

Ils arrosent, mais pourquoi n' attendent-ils

Pas la pluie c' est gratuit ?

Il ne faut pas chercher a comprendre les humains.

Tous contents, les petits comme les grands

Repartent vers la maison.

 

Les jours, les semaines passent

Des petites pousses sortent de terre,

Les maîtres ont l' air bien satisfaits.

Et c' est avec un grand soin

Qu' ils s' occupent de leur jardin.

Enlèvent les mauvaises herbes,

Claisèment les salades, les repiquent,

Tout se passe très bien.

Parfois une petite ondée, muille la terre.

Cela sent bon dans l' atmospère.

Ils repartent heureux chez eux.

 

Je suis dévorée de curiosité,

J' ai envie d'aller voir, c' est plus fort que moi

Je devrais attendre la nuit,

Mais au fait pourquoi attendre la nuit ?

Je ne m' ennuie pas chez moi.

C' est moi qui fait la loi

Enfin, ici en bas.

En haut, quand ils ne sont pas là,

Je me délecte, c' est la nouba.

 

Les galeries que j' ai faites,

Pourront me servir a aller voir de plus près.

Je prend celle de droite,

A gauche, puis tout droit.

Je ne vois pas grand chose,

De plus je suis presque aveugle,

Cela ne m' empêche pas d' attraper

Un petit vers, j' aime aussi les insectes.

Je m' approche encore plus près,

Me soulève sur les petites pattes,

Et oui, il y a des racines.

Oh ! ça me chatouille le bout de mon nez.

C' est comique, cela m' amuse.

Bon sang, à force de pousser, j' y arrive.

Et puis tant pis, je vais aller voir plus loin.

Encore plus loin, c' est plus fort que moi.

Tiens ! j' entend du bruit dans la galerie

voisine.

C' est peut-être ma petite copine ?

Vous devriez voir, elle est jolie,

J' aimerais vous la présenter,

Faut pas rêver, enfin sait-on jamais.

 

Là, je vais un peu trop loin,

J' exagère que va dire le maître ?

Tu abîmes les jardins, pelouses, prairies,

Qui avec toi ne font pas longue vie.

De petits chapeaux melons,

Tu fais pousser partout.

Ce qui met les gens complètement à bout.

C' est pour cela que tant d' humains ,

Te font souffrir.

Comment faire pour cohabiter ?

Et vivre en bonne société,

Je ne suis peut-être pas née,

Pour vivre sous terre.

Alors dites-moi comment faire ?

Allez-vous me faire disparaître?

Je ne voulais pas déplaire.

 

                                                                            * ( comme un loir )

 

 

 

 

 

 

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Style : autre | Par kathleen vrindts | Voir tous ses textes | Visite : 818

Coup de cœur : 9 / Technique : 6

Commentaires :

pseudo : PHIL

merde moi qui croyait qu'une taupe était myope et un peu conne.Celle-çi est génial et philosophe grave, pas con se qu'elle raconte.Le blème c'est quand tu as une sur ta joile pelouse, aujourd(hui je m'en fout je vis en appart et je ne vois rien d'alarmant sur mon plancher.Je surveille au cas où, une invasion de thermites est toujours possible.Super ce poème.A+