Je voudrais que tu jettes l'ancre de ta violence

Dans quelque baie où l'eau serait calme et bleue

Comme la couleur de tes yeux.

Je voudrais que tu laisses de côté la distance

Entre le corps et la pensée,

Et que ton esprit soit libéré.

Je voudrais que tu jettes l'ancre de cette violence,

Doucement, sûrement, se dissoudre dans l'onde pure

D'une contrée paradisiaque.

Je voudrais que tu balances

Par-dessus le bastingage les peines et mauvaises ondes

De ce navire qui nonchalamment dérive.

Je voudrais que cette violence,

Ancrée en toi, en moi, en nous, pousse notre joie de vivre

Vers des rivages inconnus et tranquilles.

Je voudrais, enfin, que tu penses

Que ce bateau ivre qui vogue vers on ne sait quel but

Découvrira tôt ou tard quelques terres à vivre

Où il fera bon accoster.

Je voudrais jeter l'ancre de ma violence

Dans quelque baie où l'eau calme et bleue

Ressemblerait à la prunelle de tes yeux.

Note1: Il s'agit ici d'un mal être, qui parfois surgit dans le quotidien professionnel, amical ou, pire encore, familial. Cela se manifeste par de l'irritation, un verbe un peu haut, un refus, une exaspération ou simplement un renfermement. Mais dans tous les cas, il s'agit d'une violence interne, signe d'un esprit qui peut parfois se changer en une chaloupe abandonnée à la merci de la houle.

Note2: Ce mal être est celui que quelqu'une m'a racontée. Je le vis parfois aussi, vous le vivez peut-être aussi. Il nous accompagne tel un compagnon d'infortune. Perso, je l'ai apprivoisé et nous nous entendons finalement assez bien.

Note3: .../...

Ecrit le 01/02/2009

Publié le 15/05/2009