Cet étranger brun

                     ( A mon ami Hassan GHARIB )

Cet étranger brun

est  mon copain

je l’ai rencontré guettant,

notre rendez vous dans les villages

de l’enfance et l’imaginaire ;

on a caressé l’herbe matinale ,

suivi l’ombre des arbres ,

chantonné le crépuscule ,

veillé avec nos histoires de rêves .

je ne dirais pas ,

qu’on connaissait tous les secrets 

qu’on devinait les énigmes de vie

mais je dirais ,

on était  petits

mais nos sens avaient grandit .

Cet étranger brun

C’est mon copain

Je l’ai  vu  voyager ,

accompagner  les  horizons  

marcher sur l’asphalte citadin

et les pistes campagnardes ;

d’un pas confiant et serein

une allure fière et modeste ;

comme provisions , son grand cœur

son amour dédié aux autres

son sourire enfantin ,

saluant les créatures et la création .

je ne dirais pas ,

qu’il ne connaissait pas la tristesse 

qu’il n’a pas goûté  l’amertume

mais je dirais ,

qu’il a bien forcé

les portes de l’incertitude  et  la défaite

Cet étranger brun

c’est mon copain

je l’ai côtoyé

explorant géographie et histoire

questionnant lumières des aurores

couleurs du soleil et échos des soirs

lisant mots du silence et des bruits

d’entre les lignes des lieux et temps

s’asseyant prés de la lune

des étoiles , des mers et océans

devinant les charades nocturnes

et les certitudes des quotidiens

savourant  le  nectar

sublime  des écrits .

je n’ai pas encore dis ,

que tel  un héros 

il a connu pouvoirs et handicaps  

mais je dirais ,

que tel un enfant ou un fou

la sagesse en lui est innée .

Cet étranger brun

c’est mon copain

je l’ai connu

en militant altruiste

professant aux jeunes générations

la foi des questions et exclamations

sur le « pourquoi » des choses

et leurs  « comment ».

professeur de son état

et c’est tout à son honneur

passionné  comme  un agriculteur

mais le fruit de sa semence

c’est des hommes qui pensent .

je n’ai pas encore dit ,

qu’en poète , il pleure

quand les roses sont piétinées ;

mais  je dirais ,

qu’il  se révolte

quand on éparpille les cœurs .

Cet étranger brun

c’est mon copain

je l’ai apprécié

révisant la réponse de l’être

et la question du devenir

fouillant le précieux butin du moi

dépoussiérant le patrimoine de la mémoire

à travers un pénible voyage

entre les labyrinthes du doute

et  les signes des certitudes

en quête d’un destin

tracé  par  ses mains

selon  le  vouloir  du  divin

je ne dirais pas

que comme  un devin

il sait tout sur tout et rien

mais je dirais

qu’en acceptant ses faiblesses en  sage

sa force s’est accrue davantage