L'ancre de nos mémoires

Un coin de paradis, perdu dans les collines,

Caché dans le maquis, le Chézeau se dessine...

Il nous a vus pousser au rythme des saisons,

Tout comme les pensées fleurissant la maison.

Les paysages changent, les potagers s'inclinent,

Mais reste le parfum de l'âme limousine...

Plus de petits carrés aux lignes bien tracées,

Parsemés de laitues, de cucurbitacées ;

Plus non plus de lapins ou de gallinacés,

Mais juste un beau jardin, qui invite à rêver...

S'asseoir et écouter le concert infini

Des grives, des hirondelles, des mésanges et des pies.

Repenser à ce temps qui n'est jamais parti,

Celui de notre enfance, cette époque bénie...

Il suffit d'être là, à regarder le ciel,

La danse des papillons au milieu des abeilles,

Pour que tournent les films d'une vie passée,

Celle que l'on a connue, ou bien imaginée...

Le soleil écrasant qui accentue la peine

Des courageux fermiers travaillant dans la plaine ;

Les sabots raisonnant au cœur des étables,

Les familles rassemblées autour des grandes tables...

Il peut bien avancer, ce temps incorruptible,

Il peut même nous rendre la vie impossible ;

Il n'a aucun pouvoir sur notre identité,

Sur l'or de nos mémoires, gravées à tout jamais...

Tous droits réservés par et texte de :   Blanche Plume