Elle a la chance de bien manier la langue, elle l'a apprise, patiemment, pour l'enseigner aux autres mais elle ne le clame pas. Elle l'a apprise avec Jean de La Fontaine, Jacques Prévert mais aussi Desnos et Fort, elle l'a apprise avec Maurice Carême et Émile Verhaeven surtout, et chacun de ces maîtres lui a offert quelque chose: la fluidité des mots et la façon de rythmer les phrases pour qu'elles ressemblent à un langage qu'on emploierait entre amis de très bonne compagnie, les oppositions et les assemblages colorés, le contraste des sentiments.
Mais ce qu'elle introduit dans ses poésies lui appartient, totalement. Sa façon de se cacher en se montrant énormément, de faire l'enjouée tout en portant à bout de bras une souffrance qui lui sert de lumière, construit un sens particulier. Son mal, indicible, est comme un tremblement de cœur permanent qui serait le résultat de la rencontre de deux plaques tectoniques, celle de la réalité et celle de son idéal. Mais si elle veut bien l'affronter, elle ne veut embêter personne avec des mots qui ne seraient qu'à elle, alors pour nous offrir tout son trésor, elle parle de tout, même d'une façon superficielle, sachant bien que la forme n'est que la partie émergée du fond.
Au dessus des vagues qu'elle fait déferler avec une fraîcheur toujours renouvelée piaillent les oiseaux d'un bonheur partagé, en dessous nagent des poissons aux reflets étonnants. Parfois, un oiseau risque de se noyer en tentant de happer un poisson, parfois un poisson rigolard sort sa tête de l'eau, mais toujours, la houle marque bien le domaine de chacun. Et quand cette mer vient heurter une jetée, dans les embruns brillent encore des rêves de midinette avant de se fondre dans l'écume scintillante qui nous vaut de si belles poésies. Son mouvement permanent nous permet de chalouper entre la douceur, l'inquiétude et les plaisirs d'une sirène parfois gourmande.
Une mer, profonde et toujours en mouvement. Cela lui va bien, à Déborah
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Style : autre | Par obsidienne | Voir tous ses textes | Visite : 680
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Commentaires :
pseudo : monalisa
OBSIDIENNE TU ES DIVIN PAR TES MOTS. RESPECT POUR UN GRAND MAÎTRE. TU NOUS OFFRES UN MERVEILLEUX PORTRAIT D'UNE GRANDE DAME SENSIBLE PLEINE DE TALENT ET DE RICHESSE INTÉRIEURE. MAGNIFIQUE.
pseudo : PHIL
ENCORE UN BIEN BEL HOMMAGE AMPLEMENT MERITE SIGNE OBSIDIENNE.
pseudo : deborah58
Un superbe texte écrit en mon honneur. Je suis vraiment trés émue Obsidienne. Sincèrement ton texte me touche beaucoup, même si je ne pense pas mériter autant de louanges. Merci à toi, ta justesse d'analyse m'étonnera toujours. Amitiés.
pseudo : gigi
hommage mérité.
pseudo : scribio
Encore un trés beau texte, trés justement pensé. Deborah est une princesse de la poésie, ses textes sont toujours mélodieux, ses mots sont d'une grande fluidité et emprunts d'une grande sensibilité, j'admire son talent, sincèrement, ainsi que le tien pour peindre de si beaux portraits.Merci, amitiés
pseudo :
Magnifique hommage rendu à Déborah et à travers Deborah ,à tous ceux et celles qui caressent subtillement la langue française pour en faire un outil magique qui permet le partage et le rapprochement ,malgré toutes les longues distances qui nous séparent. Merci Obsidienne .
pseudo : hadjer
Auteure de ce dernier commentaire pour Obsidienne.
pseudo : cygale88
Excuse-moi mais j'ai du mal à lire ton texte.La prochaine fois, sans te commander, écrit tes textes plus foncés. Merci d'avance. Faire des commentaires c'est aussi faire des réflexions si je ne m'abuse, docteur ! (jeux de mots): Docteur Mabuse.
pseudo : Claudie
Un très joli texte pour une personne que j'apprécie beaucoup ! Merci Obsidienne. Clo
pseudo : Ombres et lumières, une vie
Obsidienne ta justesse de perception m'étonnera toujours, je crois. Je suis content de ne pas avoir moi complimenté ainsi Déborah58, tu l'as su faire tellement mieux !
pseudo : Brestine
Et moi j'aime cette façon que tu as de dire tout ça. Cette mer, et ce regard que tu poses sur elle, c'est à la fois toi et Déborah...
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