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Une plume repose au bord d'un écritoire,

Comme une fleur fanée dans l'immense nature.

Un ouvrage béant où commence une histoire,

Mais reste inachevée sur un vers en rupture.

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Sur le bureau en bois un harmonieux mélange,

Comme un pré qui fleurit à l'appel du printemps.

Sur un mur une toile où les ailes d'un ange

Emporté par le vent, symbolisent le Temps.

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Et, parsemant le sol, des pages imprimées

De lettres en folie que la plume compose,

Comme feuilles tombées des branches déprimées;

Tel un tableau vivant que l'esprit décompose.

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Or, dans l'âtre vieillot, la flamme dérisoire,

Comme un jour qui décline au lointain nébuleux

Qui, dans l'infime attrait, emporte l'illusoire,

Réchauffe, mais en vain, le décor fabuleux.

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Les papiers d'un recueil s'étalant en faisceau,

Comme pétales blancs d'une fleur de merveille,

Reposent sur la table à côté d'un pinceau,

Car, au fond d'un fauteuil, le Poète sommeille ...

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                                              JULIEN

                              Vendredi  8  Décembre  1978