Arrachez mon bras..

Et ma langue...

Brulez les manuscrits de ma mémoire

Mais si vous pouviez ; poupées d'argile ...

Voir ces nuages silencieux ,

En leur marche s'écrive l'histoire ...

En leurs couleurs se peint inspiration et création ...

Mais moi , même si je ne peins pas mes aquarelles

Même si je n'écris pas mes poèmes ..

Je ne cesses de  ressentir tant bien que mal .

Qu'on donne les cœurs en offrande

Aux mentalités des dieux de fer

Aux moustaches des prophètes de beaux discours .

Qu'on égorge la beauté des choses ,

Comme des chiens enragés ,

Sur le trottoir de la comédie vive .

Qu'on injecte du poison polluant

Dans les veines du présent .

Mais les enfants ,

Naitront toujours,

Les roses s'enjoliveront ,

Les herbes pousseront ,

Même si elles seront épineuses ,

Même si la pluie sera en retard ,

Même si elles mourront le lendemain ,

Pour que vivent les obligations de l'existence .

 Mais si vous pouviez ; poupées d'argile ...

Vous souvenir du voyage des marées ...

De l'histoire des cycles de nuits et jours ...

De la géographie des bonnes humeurs ...

Moi si j'ai épuisé mes larmes ;

Je n'ai pas banni amour et patience

J'adore la vie .. la mort ...

Et la charade des humains

J'aime tant ce quotidien ,

La nostalgie des couchers ....

Et l'éveil coloré des aurores ...

même si je ne peins pas mes aquarelles

Même si je n'écris pas mes poèmes ..

Je ne cesses de ressentir tant bien que mal .

Je  déguste les saveurs ,

des froids et des chaleurs ...

je savoure les odeurs ;

et l'humour de toutes les heures ;

je ne cesse de lire et de relire ..

ces lignes qui ne cessent de s'écrire ...

pour comprendre tant bien que mal ...

le conte du bien et du mal .