Presque une belle journée

C'est le coeur de l'hiver qui  vit s'arréter le sien.
Il nous a fallut partir avant l'aurore
pour l'accompagner en sa dernière demeure
et se réunir auprés des siens.

La neige tourbillonait surprise par les phares
puis peu à peu s'en alla,
pourtant doucement, nous gravissions cette montagne là.
lentement le soleil, de cette spendeur nous fit part.

Nous arrivions ni trop tôt, ni trop tard.
Mon chér et tendre retrouva ses cousins,
brèves ambrassades, condoléances, dignes larmes des uns,
café bien chaud avant le départ.

Pour son dernier voyage,
le soleil s'offrit en cadeau.
Elle rejoignait son époux si haut.
Toute une vie à cuire le pain pour ce village.

Les proches avaient écrit quelques mots pour elle,
ils ont eu le courage de nous les lire,
sa vie se déroula, et tout ce qu'elle aurait pu dire.
Que cette cérémonie fût belle !

Mais, la douleur des autres désormais
me met toujours en peine
depuis que j'ai eu la mienne,
je me sentie ridicule, mais rien ne transpirait.

Puis, c'est à pied qu'on l'accompagna
la neige respectueusement rangée sur les côtés.
Un cortège simple, emprunt d'humanité
comme on réverait d'en avoir dans la ville en bas.

Tous ensemble, nous avons partagé le repas
dans la bonne humeur d'une famille réunie,
comme l'aurait souhaité celle qui est partie,
chacun évoquant les souvenirs d'autrefois.

Le cousin qui de sa famille cherche les racines,
a ressorti des photos d'un autre temps,
ce jeune homme ancré dans sa terre et dans son temps,
pour retrouver ses racines, est allé en Argentine.

Nous nous sommes quittés, liens retissés
en se promettant de les maintenir,
quand la neige aura fondue, proche avenir,
quand leurs larmes auront séchées.

Ce fût une triste, mais presque belle journée.

20-04-2009