Trop de peines, trop de haine. Trop d'envies non assouvies. Trop d'obstacles, trop de joies qui n'existent que dans ma tête. Trop de sentiments, trop de rancoeurs, d'amertumes, d'impuissance. Trop de tout et pas assez de rien. Trop de mots et pas assez de vie. Trop de jours et pas assez de nuits. J'ai fini par tomber.
Il y a ceux qui y touchent. Du bout des doigts. Au début.
Il y a ceux qui gardent les yeux ouverts. Il y a ceux qui ferment les yeux. Ceux qui n'ont plus le courage ni la force. Ceux dont la vie offre tant de possibilités. Au début. Ceux dont la vie n'est remplie que de difficultés. Ceux qui croient contrôler leurs vies, la situation. Ceux qui voient en elle une source d'inspiration. Sans croire, ni voir ce qu'ils sont.
Je découvre le parfait, le langage originel, un bonheur jusqu'alors inconnu. Je peux toucher ce qui n'est palpable, sentir ce qui n'a pas d'odeur, entendre ce qui n'a pas de son, voir ce qui n'est pas visible. Je créé mon monde. Les sens aiguisés, le réel se mêlant à l'irréel. Rien n'est aussi beau. Mon coeur n'a jamais été aussi chaud. Je suis torpillé. Fasciné. Exulté. Dépassé par tant de beauté. Merveilleux, indescriptible, disproportionné, intense.
Mais je me suis planté. Je croyais vivre au paradis. Mais je me suis planté. Je me voyais vivre. Mais je me suis planté. Ma tête se brouille. Mes idées s'embrouillent. Et je me suis vu mourir.
Je n'existe plus. Je n'existe plus que pour ça. Je n'existe plus que par ça. A la vie, à la mort. Ca prend tout son sens.
La vie n'est plus qu'une lutte. Lutte pour trouver ma dose. Ma dose de bonheur artificiel. Ma dose de bonheur ponctuel, inhérent. Jusqu'à celle d'après. Une dose pour rester vivant. Une dose pour rester heureux. Une dernière dose s'il vous plait et je vous offre mon corps.
Le pire n'est pas de souffrir mais de laisser la vie et l'espoir se tarir en soi. Sans même s'en rendre compte. Se laisser glisser dans ce monde de rêves entremêlé de cauchemars. Sans fin. Le voyage dure et ne se termine pas. Plus rien ne compte que ça.
Suit la descente. Les divagations, la douleur insoupçonnée de l'après. Je perds haleine. Je souffre, mon corps saigne. Empoisonné jusqu'à l'os, la souffrance m'épuise. Je suis au fond de ma tombe. Ma vie se vide. Une dernière dose s'il vous plait et je vous offre mon âme.
Je l'ai gagné. Je ne dis plus un mot. Le feu roule dans mes yeux. Je suis au bout du monde. Je ne souffre plus. Je pleure de bonheur. Mes yeux ouverts fixant le plafond, mon bras replié sur l'aiguille qui déchire ma veine.
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Style : autre | Par fany | Voir tous ses textes | Visite : 499
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Commentaires :
pseudo : PHIL
JE SOUHAITE QUE CE NE SOIT QU UNE FICTION.DURE ET ANGOISSANT.A+
pseudo : BAMBE
Terrible! Il faut le dire, dire le meilleur et le pire, dire qu'il faut en sortir avant que le paradis ne devienne l'enfer. Merci pour ton texte Fany, il est essentiel.
pseudo : folle7
en lisant j ai le souffle coupé , c'est très fort et triste
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