Par-delà d'immenses étendues de sable et de soleil, sur la route sinueuse qui mène à Sidi Bel Abbès...

La sueur dévale lentement glissant le long de tes pommettes
Tandis que sur tes douces lèvres du sucre vient se cristalliser
Une petite divinité marabout appelée Sidi se dessine joliment
Mais le thé a embrumé tes yeux, et semé du parfum dans l'air

S'étendant à perte de vue, des vallées de couleurs mélangées
Défilent le long de la fenêtre à une vitesse effrénée
Tour à tour ocre, café-crème, chocolat, terre de Sienne
Une vague fumée semble surgir de ces amples cratères

Ta peau frétille divinement pendant que ton regard me cherche
Douceur intime à peine dissimulée entre deux inspirations
Alentour de multiples lignes se recouvrent d'oliviers
Puis de la menthe par champs entiers, à nous emplir de satiété

Puis plus rien, que le vent inaudible mais vivant
Et comme en rêve se détache un grand portail de fer
Seul devant son allée qui mène à l'immensité
Sur le fronton une date est restée gravée pour l'éternité

Rond-point après rond-point, la belle endormie se dévoile
Puis, de loin en loin ricochent les rires des jeunes filles
Et la foule des femmes parfumées, et les enfants pleins de malice
Les échoppes regorgent d'épices et de gourmandises

A la nuit tombée, la cité animée ne s'endort pas
Car la solitude n'habite pas en cette contrée
Ville majestueuse surplombée de vallées caramel
Belle fleur de Jasmin, quel est le chemin de ton palais ?