Ma chère et tendre, ma belle aimée, reste brune en attendant mes premiers cheveux blancs, ils seront pour toi. Tant d'hommes perdent leur compagne quand ils gagnent un fils ou une fille, tu crois que l'argenté me va au teint ? Tu l'as déjà dit mais rassure-moi encore, tu sais comme je veux continuer à te plaire. Être un bon père, un bon homme, est plus compliqué qu'il n'y paraît, encore plus quand on le vit.

Je ne veux pas mourir avant d'avoir vu grandir nos enfants, sans leur avoir appris la fierté d'être père, d'aimer sa femme et son fils ou sa fille, les protéger jusqu'à ce terrible jour où je vous perdrai en quittant ce monde. Puissiez-vous alors me pardonner et vos enfants faire de même pour vous.
La honte et la folie n'auront pas place dans votre foyer. Seuls le plaisir et la droiture guideront vos pas, de la même façon que j'aurai tenté d'agir toute ma vie. Bien sûr, j'ai déjà mal agi, j'ai déjà été fou et vous ai perdu ainsi. Mais je recommence, encore et encore, jusqu'à réussir à vous retrouver. Alors je vous apprendrai à aimer, à combattre vos faiblesses et celles des autres, à pardonner et à châtier, tout en restant droit. Votre honneur sera le mien, et à ma mort, le mien sera le vôtre.

Et toi qui m'auras offert ces joies, tu seras fière d'eux. Leurs femmes te rendront grâce et leurs enfants t'aimeront de leur amour de jeunes baies pour une vieille pomme ridée. Souviens-toi que c'est avec les vieux fruits qu'on fait les meilleures compotes.
C'est ce que j'aime en toi, ton petit côté sucré. Ce sourire qui jaillit au soleil ou sous la pluie, cette sève qui t'anime sous la Lune, tes petites mains qui parlent tant de miel et de jus, ton ventre est une mangue que je me plais à dévorer. Tu es ma joie et mon plaisir, ma foi et mon désir, tu es toi, mon avenir.

N'oublie pas : c'est encore mieux quand on le vit.