DIALOGUE AVEC LUCIFER

 Partout où je passe les gens me traitent avec cruauté. Ils me font des méchancetés, je n'arrive pas à me défendre à cause de ma timidité. Au lieu de faire ressortir mes émotions, je les refoule au plus profond de moi-même. Le soir des cauchemars me hantent et je n'arrive même pas à dormir. Que faire si une personne veut me faire du mal, pas seulement du point de vue physique, mais par leur façon de s'adresser a moi. Moralement, cela me blesse.

Je n'ai pas de confident a qui confier mes peines. Je me suis adressé à Dieu lui disant de m'aider, il n'a rien fait pour moi. Que puis-je faire ? Mourir ! Est-ce la bonne solution ? Mais non ! En tout cas pas pour le moment. La seule façon est de recourir au mal, et oui ! Il faut traiter le mal par le mal.

Je vais faire appel à Lucifer, lui seul peut m'aider et pourquoi pas, il peut me donner tout ce que je mérite, précisément, les choses que je désire.

Lucifer ! Toi le mal, toi qui est le monde des ténèbres, viens à moi, je veux te servir, faire partie de ton univers. Ave Lucifer ! Je t'en conjure. Viens a moi. Donne-moi ton ombre pour que je puisse faire surgir la terreur sur cette terre.

                                                                              Amen !

Dix minutes, trente minutes, une heure.

-oh !non, il n'est pas la, merde !il ne veut pas de moi non plus pensa Robert. Lucifer fait ton apparition, j'ai besoin de toi. Soit mon dieu.

Robert voyant qu'il ne pouvait rien faire d'autre, se découragea et alla se coucher, à cet instant le lit trembla, Robert sort immédiatement de son lit, la porte de sa chambre se verrouilla. La lumière s'éteignit et le miroir de l'armoire s'illumina.

Un visage ne sortant pas de l'ordinaire apparut.

-Oh ! Mon dieu.

-Tu parles de quel dieu ?

-De vous mon maître.

-J'aime ça. Et pourquoi as-tu fait cette prière en ma faveur.

-J'aimerais que vous m'aidiez.

-Avant que je t'aide il faut que tu saches une chose.

-Quoi mon maître ?

-Je n'aime pas quand tu me dis mon maître. Cela me fait rougir.

-Je ne vais plus vous appeler ainsi.

-Bien sûr que tu dois m'appeler ainsi, hurla-t-il. Et quand je te demanderai de faire quelque chose pour moi, je dois avoir la garantie que tu le feras.

-Quelles sont ces choses ?

-Tu les sauras au moment opportun. J'aimerais savoir si je peux te faire confiance.

-Oui maître, vous avez toute ma confiance.

-Très bien, et maintenant, dis-moi ce que tu désires.

-J'aimerais éliminer les personnes qui me font du tort.

-Avant tout, je vais mettre en toi le souffle de la mort. N'aie pas peur, tu deviendras comme moi.

En ouvrant les paupières Robert constata qu'il faisait déjà jour. Il se regarda dans le miroir, en remarquant qu'il avait changé. Ses yeux étaient devenus noirs, d'un noir cendre. Ce qui concorda très bien avec son teint pâle. Sa voix était devenue un peu grave. Il s'habilla et prit le chemin de l'école.

Cette école était située à l'autre bout de la rue. Malgré son architecture ancienne, les étudiants ont tous les matériels nécessaires, ils ne manquaient de rien. Comme d'habitude Robert s'asseyait à l'écart des autres étudiants, son professeur d'éthique exposait un cours sur la foi. Entendant cela Robert sourit.

-Qu'est ce qu'il y a de si amusant. M. Robert.

-Ha, ha, ha!

-Répondez-moi, dit le professeur à haute voix.

-Que voulez vous que je vous dise ?

Robert dévisagea le professeur. Celui-ci était de petite taille. Robert pensait qu'il est comme une punaise qu'on pouvait se permettre d'écraser. A travers ses lunettes, le professeur fixait Robert de ses yeux perçants.

-J'attends une réponse.

-J'ai foi en ce qui est utile, en ce que je peux voir.

-Et Dieu ?

-Dieu, pouf !...j'ai foi en mon dieu.

-Tu parles de quel dieu.

-Dois-je lui répondre ? S'adressa- t-il a Lucifer.

-Absolument !

-Pourquoi ?

-Il faut que tu fasses ma louange.

-Robert je vous attends. Dit le professeur. Qui est ce dieu ?

-Lucifer !

Les étudiants et le professeur se moquaient complètement de la réponse du garçon.

-Ils se moquent de moi. Maître, fais quelque chose.

-C'est ainsi lorsqu'on défend une cause juste.

-Aidez-moi.

-Non !c'est à toi de te débrouiller.

-Je ne pourrais pas.

-Et si tu pourras, essaie de penser à ce que tu peux faire de plus horrible et de plus macabre en ce moment. L'apprenti se concentra, ses yeux devinrent de plus en plus sombres. Tout à coup les ampoules qui se trouvaient au plafond de la salle se brisèrent, ensuite, les étudiants furent terrifiés de voir que le professeur vomissait du sang et que sa gorge fut transpercée.

-Ha ! fit Lucifer très bien, très bien je suis étonné, félicitations mon cher.

Les membres de la direction, la police, les étudiants ne pouvaient expliquer ce qui s'était passé. Tout était étrange. Se trouvant chez lui, Robert pensait à ce qui s'était passé. Il était fier de lui, et apte à surmonter tous les obstacles qui allaient se présenter sur son chemin.

-J'aimerais que tu fasses une chose pour moi, dit lucifer.

-Quoi donc ?

-Va dans la maison d'en face.

-Pourquoi ?

-Ne pose pas de question, lorsque tu seras à l'intérieur tu iras dans une chambre, celle qui se trouve au premier étage a droite, après je te dirai quoi faire.

-Comment je vais faire pour entrer a l'intérieur.

-Ne t'en fais pas, tu n'as qu'a tourner la serrure.

Robert traversa la rue sans hésitation...

-cette rue est vraiment cynique la nuit pensa-t-il.

La maison se situait en face de celle de Robert. Cette demeure symbolisait la tranquillité, à l'intérieur une sensation de fraîcheur et de gaieté se dégageait. Le jeune homme monta l'escalier sans faire de bruit et se rendit dans la chambre comme prévu. Un bébé se trouva dans une berceuse en suçant son pouce.

-Pourquoi m'avez-vous fait venir ici ?

-Pour tuer...

-Tuer qui ?

-Ce bébé.

-Celui là, vous blaguez !

-J'en ai l'air.

-C'est un innocent.

-Je sais.

-Et vous voulez que je le tue.

-Par ce qu'il sera le serviteur parfait du Dieu des chrétiens.

-C'est un être vivant.

- De même que ton professeur.

- C'est différent.

-Comment je vais faire ?

-Très simple, le manger.

-Je ne pourrai pas.

-Voila un couteau, tu lui tranches la tête.

-Je ne peux pas.

-Tu comptes me désobéir, lança Lucifer d'un ton excité.

-Non...

-Exécution !

Robert prit le couteau, déposa sa main sur la bouche du bébé et lui trancha la tête.

-Ca y est, terminé.

-Il te reste une dernière chose à faire

Robert resta perplexe.

-Quoi d'autre ?

-Mange-le.

-Vous êtes cinglé.

-Et oui je suis cinglé, si c'est ainsi sache que tu n'aurais jamais dû faire appel à moi. Et mets ça toi dans la tête que les services ne sont pas gratuites. Tu as besoin de moi, comme moi j'ai besoin de toi. Je t'attends...

Robert fit en sorte de bien trancher le corps de sa victime.

-Je vais le manger comme une nourriture, ce n'était pas comme ces plats délicieux que ma mère m'avait l'habitude de me préparer, je n'étais pas un cannibale, et pourtant ! Je vais le...

Robert ne pouvait terminer la phrase.

-Comment je vais faire.

À ce moment mon esprit se figea, je ne pouvais plus rien penser, ou dire quoi que ce soit, la seule chose que je pouvais faire c'est de mettre sa chair dans ma bouche et le plus dur c'était de l'avaler. Vais-je vomir ? Mon estomac arriverait-il à tout supporter ? Si je refuse, ce serait une insulte à son autorité et je subirais les conséquences. Le mieux à faire c'est d'avaler sans contredire ses ordres...

Le lendemain, Robert se rendit a l'école, pas une seconde passait sans qu'il pense à ce qui s'était passé, hier au soir. Il ne pouvait pas y croire. Il aperçut que Lucifer le regardait avec un regard, un regard qui faisait savoir que ce n'était que le début.

-Est-ce qu'il sait lire dans mes pensées ? Vaut mieux que je reste sur mes gardes.

-Robert, comment vas-tu ? Robert !...

-Oui !...

-A quoi penses tu ?

-Rien, qui êtes vous ?

-C'est val...

-Val ?

-Tu fais semblant de m'oublier.

-Valérie.

-Je vois.

Par de là de son apparence, elle était d'une très grande qualité intellectuelle. La beauté et le savoir. On ne rencontre pas ça tous les jours.

-Je suis le même cours que toi.

-Je sais.

-Et tu ne te souviens même pas de mon nom.

-Cela ne m'intéresse pas.

Cette réponse étonna la fille. En général les garçons s'intéressent beaucoup à elle.

-Tu as de beaux yeux, tu sais ça.

Robert la fixa, brusquement ses yeux devenaient noirs, d'un noir sombre et obscur.

Elle reprit.

-Tu es différent des autres garçons.

-Cela t'étonne

-Non, mais...

-Mais quoi ?

-Rien...

-Tu as peur de moi.

-Non ! Balbutia t-elle.

-En es-tu certaine ?

-Oui.

-Ce n'est pas à ça que tu penses en ce moment.

-A quoi je pense ?

-Que je pourrais te frapper.

-Comment le sais tu.

-Je l'ai juste deviné. Tu aimes poser des questions, toi.

-Ca te dérange.

-Non !

Robert et Valérie entrèrent en salle. Une heure plus tard, un cri se fit entendre sur la cour.

-Que se passe t-il ? pensa robert.

-Le même cri se fit entendre à nouveau. Tous les étudiants quittèrent leur salle pour aller voir ce qui se passait. Une fille fut pendue sous un arbre.

-C'est Valérie !...

La journée se termina en deuil.

-Pourquoi as-tu fais cela demanda robert à lucifer.

-Pourquoi ? Ha ! Parce qu'elle te plaisait et toi tu commençais à lui intéresser, il fallait que je fasse quelque chose avant que ça n'aille plus loin, lança-il sur un ton d'ironie.

-Vous êtes immonde.

-Je sais. Toi aussi.

-Je ne serai jamais comme toi.

-Et bien sûr que tu le seras.

Arrivant sur le seuil de la porte de sa maison, il l'ouvrit et la ferma avec rage. Une femme dans la quarantaine se tenait dans un couloir.

-Robert, dit sa mère, où est-ce que tu étais ?

-Nulle part.

-Il est six heures et on t'a relâché depuis deux heures.

-Jeune homme retourne-toi quand ta mère te parle, ordonna son père de sa voix grave.

-Arrêtez de m'énerver !

Le sol trembla sous leur pied, les parents de Robert restèrent un moment inerte, Puis tombèrent sur le sol. Ils étaient morts.

-Père ! Mère !

Malheureusement Robert ne pouvait rien faire. Déboussolé, il monta sur le toit de sa maison.

-J'ai tué mes parents !

-C'est tout à fait normal, ils t'embêtaient.

-Je suis un meurtrier.

 -Un très grand meurtrier !

-Vous saviez que tout cela allait se passer, vous ne m'aviez rien dit, vous ne m'avez même pas empêché et maintenant, j'ai tué mes parents.

-Robert, Robert ! N'agis jamais de la sorte, tu me montres que tu as des remords, cela est une faiblesse. Et il te faudra le surmonter, lorsque tu commets un crime il faut s'en réjouir et non d'avoir des regrets. Je vais faire en sorte que la prochaine fois tu n'agisses pas ainsi.

-Il n'y aura pas de prochaine fois.

Sans aucune réflexion, Robert sauta par-dessus de la maison et se jeta en bas.

-Réveille toi fiston.

-Je suis en Enfer

-Oh non !

-Je suis vivant.

-Tu ne peux pas mourir. Désormais, tu vas être mon représentant sur cette terre. Tu vas tuer tous les nouveaux nés et tous ses chrétiens qui croient en leur Dieu. Ces soi-disant chrétiens, ils mouront sans même l'avoir vu. Et s'ils ne veulent pas me servir, m'adorer, s'agenouiller à mes pieds, ils mouront tous sans exception.

-Non !

-Tu dois m'obéir !

-Ce n'est pas possible, c'est un cauchemar.

-Robert ! Ton cauchemar ne fait que commencer...