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le joli divan par obsidienne

le joli divan

 

 

Tous les matins, je viens m'allonger dans cet endroit calme qui me détend. J'écoute beaucoup, j'entends un peu, des fois même je parle. Je dis souvent des mots sans importance, enfin pas pour moi mais des mots qui ressemblent à ceux de tous les autres. C'est peut-être pour cela qu'ils sont importants : amour, désamour, différence, similitude, couleurs, plaisir, conscience. Parfois je me permets de dire mon admiration pour une écrivaine que j'ai remarquée avec mes petits yeux rusés et mon éponge cervicale, sans penser à mal, juste pour dire que l'on existe d'un côté et de l'autre de ces écrans traits d'union. D'autres fois, je tombe amoureux et toujours je me rends compte que je vis.
Et cela est extraordinaire. Savoir que l'on vit en voyant se dérouler ailleurs des histoires qui ont exactement le même fondement, la même capacité d'indignation ou d'investissement, la même inaptitude à échapper au joug naturel, à la gravitation universelle, aux lois d'agrégation qui nous permettent de survivre, est une jouissance absolue. Cela fait partie du savoir, cela procède de la recherche scientifique autant qu'empirique, c'est de la connaissance pure où l'objet ne peut plus être distingué du sujet. Je scrute avec une ferveur inouïe dans cette nouvelle boîte de pétri tous les possibles qui s'harmonisent et se développent, j'en fais ma culture. Et quand je détourne mon regard de cette lame de verre, je retrouve intactes mes forces et mon envie pour vivre ce que je peux construire avec plus de détermination encore.
Alors, je m'enfonce dans un cocon tissé de ces fils invisibles que je reconnais, je me love dans un amour toujours unique et tellement ressemblant à tous les autres et je peux enfin me dire que la grande difficulté de la vie est là : savoir ce que l'on vit, et savoir le vivre par soi-même.
Le lendemain, je reviens m'allonger, toujours plus fort parce que je sais que dans tous mes dialogues, dans tous mes gestes, dans toutes mes pensées, j'ai été moi-même.

Merci.
Combien vous dois-je ?

 

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Style : autre | Par obsidienne | Voir tous ses textes | Visite : 562

Coup de cœur : 13 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : PHIL

MERCI COMBIEN TE DOIT ON POUR CETTE REFLEXION SUPERBE.J AIME AUSSI A REMARQUER LA JOLIE ECRIVAINE SANS PENSER A MAL. C EST CHOSE BIEN AGREABLE.AMITIES

pseudo : deborah58

T'allonger sur ce divan pour réfléchir Obsidienne te réussit fort bien. Ta réflexion est captivante et au fil de ma lecture il m'a semblé un instant pénétré dans les profondeurs de ton âme. Tu as cette capacité de mettre ton coeur et ton âme à nue que j'admire chez toi. Chacune de tes réflexions est un pur bijou poétique et réfléchi sur la vie. Merci à toi pour cette réflexion. Amitiés.

pseudo : gigi

retourne t'allonger sur ce divan et continue à penser,tu penses admirablement bien et on t'écoute.amitiés

pseudo : monalisa

GRAND PENSEUR OBSIDIENNE TU TE DÉVOILES AVEC BEAUTÉ ET PUISSANCE VERBALE. UN MOMENT D'INTIMITÉ OFFERT SUR LE DIVAN DE L'AMITIÉ. ON S'ASSOIT AUSSI ET RESTONS A TON ÉCOUTE. C'EST MAGIQUE!!!!!

pseudo : scribio

Nous, nous te devons des textes magnifiques, des réflexions, des questionnements qui nous poussent à s'allonger aussi dans le divan. Merci pour tout cela. Surtout, ne délaisses pas ton divan, il est divin. Merci aussi pour ton com. Amitiés.

pseudo : Blanche Plume

Nous te devons, nous aussi, beaucoup, alors...dette annulée !

pseudo : BAMBE

Dans la toile du verbe la verve arachnide se fait lien, elle tisse de vers en vers un parcours rythmé qui rassemble les émotions et crée la complicité. Merci Obsidienne d'user de tes mots et de ton talent pour nous le rappeler.