Le golf de l'aurore
Je promenais mon amertume, nonchalant, entre le golf de l'aurore et le lac de la lune, quand je la vis insouciante sur ce tapis d'étoile. Elle flottait, cette bulle, dans l'espace, à droite du firmament : position deux minutes dix degrés au Nord des têtes de lions, là où j'imagine se trouver le septième ciel.
Quel était son prénom ?
Continuant à marcher dans cette prairie aux airs d'automne, ma mémoire refusait d'oublier son image, elle en compagnie de quelques sœurs, que je pouvais nommer : Antarès, Aldébaran et Vénus.
Je sentais leurs regards et poursuivais ma route, conservant en moi quelques notes de musique, et ce bain d'insouciance. La prairie restait muette, presque insolente sous le vent de mes caprices. J'oubliais le cœur même de ma balade, ce mal qui poursuivait mes veines, le tropique du cancer. Ce nom de fleur qui crève de sueur sous ces tempêtes de rayons solaires, et aussi curieuse que cruelle, s'infiltre sous nos pull-overs.
Seul remède que je connaisse une offrande de soûl, de blues, ou une belle âme pour Jupiter, mais sans preuve formelle de guérison...
Le chemin s'annonçait aussi long que celui d'un voilier abandonné sur l'Océan, par son moteur, et la discrétion manifeste d'Eole. Cette voix d'absence, je la vivais de naissance, si seul, si vide avant de recevoir en pleine face cet éclat de lumière, touché, je pensais...
Mes pas se faisaient silence sous cette douce mousse, et ma cervelle de mésange devenait un œil qui se goinfrait de tout son sang. Les idées fixes, je planais au-dessus du marécage d'Hellas, un bien jolie voyage, sans ailes.
Le temps avait l'arrogance de l'absence, et je fus surpris d'aller à la rencontre, non pas d'un cours d'eau, mais d'un corps vaillant. Elle semblait m'attendre sur cette roche de diamant, innocente et réelle. Un peu surpris par l'agate bleu rubis qui perçait la nuit et m'attirait dans d'autres ennuis que ceux de cette maladie imaginaire, et bien que mon visage devant son air entendu devint de cette couleur, ce rouge de Mars que nul ne peux saisir, j'acceptais tout d'elle : son destin, sa main, et son sourire...
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Style : Poème | Par jeffjoubert | Voir tous ses textes | Visite : 850
Coup de cœur : 14 / Technique : 11
Commentaires :
pseudo : deborah58
Une sublime invitation au voyage intergalactique. J'apprécie beaucoup ton style d'écriture et la manière que tu as de nous guider vers les sentiers inexplorés de mondes imaginaires. Trés joli poème en prose et belle réflexion sur le monde en tout cas. Amicalement
pseudo : Brestine
J'aime beaucoup l'ambiance et ces images particulières...
pseudo : PHIL
JE RETIENS L AMBIANCE TROUBLANTE D UN TEMPS EN SUSPENSION.
pseudo : jeffjoubert
Merci Deborah58 et Brestine, ce texte répondait à une contrainte parler de Mars. J'aime bien explorer les planètes, bien que la Terre soit jolie. Jeff
pseudo : jeffjoubert
Nos commentaires se sont croisés Phil, merci. L'adjectif particulier est celui qui revient le plus, d'ailleurs au final je ne sais quoi en penser. Le monde de l'éditions propose des refus polis en utilisant ce mot, et d'autre personne semblent l'utiliser dans un sens plus positif.Jeff
pseudo : BAMBE
Un merveilleux voyage stellaire, un texte brillant.
pseudo : jeffjoubert
Merci Beaucoup Bambe, heureux de trouver un commentaire aussi positif. Jeff
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