Il avait dans le creux
De ses deux mains crispées
Quelque chose d'affreux.
Et c'était des épées.
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Il avait dans le fond
De son âme en colère
Comme un cri qui répond
A l'appel de la guerre.
**********
Il avait dans le coeur
Cette force cruelle
Qui forme le vainqueur
Au point d'être rebelle.
**********
Il avait dans les yeux
Les éclairs de la haine
Qui confond dans les cieux
Le temps qui se déchaîne.
**********
Il avait dans le fort
De son être en bataille
La puissance du sort
Fait d'estoc et de taille.
**********
Il avait dans la peau
La furie du sicaire
Qui tue, sous le drapeau,
Par ordre militaire.
**********
Il suivait comme un chien
Les ordres de son maître,
Et comme un vil vaurien
Ressentait un bien-être.
**********
Il portait sur son dos
La bravoure des armes;
Sans même de repos;
Sans même avoir des larmes.
**********
Il marquait de son pas
Cette immonde cadence
Qui va vers le trépas
Du guerrier qui avance...
**********
Il gisait dans l'honneur,
La face contre terre.
Une balle en plein coeur
Lui fit perdre la guerre...
**********
JULIEN
Jeudi 14 Février 1976
(PHIL, voici le poème dont je te parlais)
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Style : Poème | Par cygale88 | Voir tous ses textes | Visite : 2003
Coup de cœur : 11 / Technique : 11
Commentaires :
pseudo : PHIL
OUI MERCI JULIEN C EST DU SUPER . MAIS COMME TU LE DIS CE SONT LES MAITRES LES VRAIS SALAUDS.PARFOIS LE COMBATTANT PENSE SE BATTRE POUR UNE JUSTE CAUSE.ET DERRIERE TOUJOURS DES INTERETS MERCANTILES.BRAVO POUR CE POEME TRES PROFOND. A+
pseudo : deborah58
N'oublions pas que ceux qui partent à la guerre le font par envie de défendre leur patrie. Derrière ces combattants aux moeurs souvent violentes se cachent des hommes qui ont été conditionnés psychologiquement pour accomplir ce dessein. Toutes les guerres se préparent en amont par la militarisation des esprits et par un endoctrinement de ceux, qui deviendront au mieux des héros, au pire de la vulgaire chaire à canons... J'ai lu un livre dernièrement "Le feu sous la cendre" d'Henri Ardel qui mettait en scène une femme dont le mari était parti au combat lors de la guerre de 1914/1918. Or, dans une lettre adressée à sa compagne il décrivait le champ de bataille par deux mots : Horreur-exaltation. Ces deux mots paraissent antonymes et pourtant ils traduisent une même réalité. L'homme perd une part de son humanité en combattant car la violence de guerre, de part son traumatisme psychologique rèveille en l'être humain ses plus vils instincts. Dramatique hélas et pourtant humain. Merci pour ce magnifique poème Julien.
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