Voilà un texte que j'ai écrit pour une amie et que j'ai décidé de vous le faire partager! Bonne lecture!

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Ses bois, même lourds à porter, ne l'empêchaient guère de courir aussi vite qu'une biche. Son pelage blanc et soyeux lui permettait de se fondre dans la neige, l'hiver. Et en ce mois de décembre, quoi de mieux pour se balader! Mais ce cerf n'était pas comme les autres animaux de son espèce, stupide et inintéressant. Non, ce cerf était un homme. Autrefois, les gens de son village l'appelaient Simon le vifs, mais il avait subitement disparu. Pourquoi? Lui seul le savait. Mais il était là, dans la forêt d'Ayka, à gambader. Et il ne lui restait que de vagues souvenirs de son humanité.

Il courait, léger et souple, à travers les branches et les sapins. Ses sabots ne s'enfonçaient guère beaucoup dans la neige fine, tellement il était petit. Pourtant, il semblait savoir où aller. Les flocons tombaient majestueusement sur son pelage et sur le bout de son museau. Le jeune cerf avait décidé de se rendre à la source gelée par l'hiver qui se trouvait non loin de là, histoire de s'amuser un peu. Il était presque rendu et finit le reste du trajet en trottinant joyeusement, à la manière d'un vrai cerf. Il se faufila à travers les troncs des chênes et des sapins et entendit un rire cristallin. Il s'arrêta net.

Une jeune femme, aux cheveux bruns et aux yeux tout aussi bruns, patinait sur la glace de l'étang, et riait plus gaiement à chaque pas qu'elle faisait. Simon avança le plus subtilement possible et s'allongea pour regarder cette merveille que la nature lui offrait.

'' Cette femme est la perfection à l'état pur!'' pensa-t-il. Pour la première fois depuis qu'il avait pris l'apparence d'un cerf, il souhaitait désespérément redevenir un homme pour pouvoir aller la rejoindre. Comme il haïssait se corps! Il était loin de se douter de ce qui l'attendait.

Il l'a regarda longuement patiner, tomber quelques fois mais elle se relevait aussitôt. Puis le cerf pris son courage à deux pattes et décida de se montrer. La jeune femme fut d'abord surprise, mais elle s'avança ensuite prudemment vers l'animal.

-Quel joli petit cerf! dit Sabrina.

La bête s'avança plus près et Sabrina commença à lui caresser la tête. La jeune femme se surpris à trouver que les yeux de l'animal lui étaient familiers. Simon tenta de parler, mais un son difforme sortit de sa gueule au lieu des mots. Sabrina s'assit à coté de la bête, en le regardant avec étonnement. Les animaux sauvages n'avaient pas l'habitude d'être social. '' Peut-être que c'est un bébé qui ne sait pas encore que les humains tuent les cerfs...'' Pensa la jeune femme.

Simon regarda Sabrina et se mit à gambader joyeusement autour d'elle. Il ne voulait pas qu'elle retourne dans la ville et qu'il ne la revoit plus jamais. Sabrina se leva. Elle se jeta au cou du cerf et se mit à sangloter. Simon n'osait plus faire un geste, de peur de briser cette étroite étreinte. Elle pleura quelques minutes et le lâcha pour le regarder.

-Oh, petit cerf! Comme je suis triste! Je n'ai personne à qui me confier, veux-tu m'écouter?

Simon cligna des yeux. Elle renifla et reprit la parole.

-Je... Tout ça est à cause de cet homme! Cet homme que j'aimais et qui est partit, sans rien me dire...

Simon se souvint de cette fille avec qui il avait passer la nuit, la dernière nuit qu'il avait été humain. Son visage était flou dans sa tête mais tout s'éclaira peu à peu...

-...Je m'efforce de l'oublier, mais en vain! Oh! Je donnerais tout pour le retrouver!

Le coeur de Simon se déchira. Il se souvint de Sabrina, et de la raison pour laquelle il était devenu un cerf. Le jeune animal s'écroula à terre, dans une peine silencieuse, puisque les cerfs ne pleurent pas. Les cerfs ne peuvent pas faire l'amour à une femme, ils ne peuvent pas dire qu'ils les aime, ni leur tenir la porte. Un cerf ne sert à rien. La jeune femme avait elle aussi recommencer à pleurer.

Comme il aurait voulu être homme. Pourquoi avait-il vendu son corps à ce vieux sorcier? C'est vrai, il l'avait fait pour guérir sa soeur. Et il avait perdu la femme qu'il aimait en sauvant la soeur qu'il aimait. Quelle vie misérable c'était-il condamné à vivre, pensa-t-il. Et elle ne saurait jamais qui il est. Et elle pleurait, et pleurait, faisant fondre la neige sous ses larmes chaudes qu'il ne pouvait essuyer, des sabots ayant remplacer ses mains. Puis elle le regarda.

-...Oh, mais, je me souviens de ces yeux! sanglota-t-elle à moitié.

Elle caressa le visage de la bête et celle-ci ferma les yeux de douleur et d'amour.

Simon se releva. Une idée brillante lui vint à l'esprit. Il entraîna son amour avec lui dans la forêt, jusque sous un énorme chêne. L'arbre était habiter par le dit sorcier. Simon frappa ses bois contre la porte, et Sabrina était confuse.

Le viel homme ouvrit.

-Que puis-je pour vous? demanda-t-il de sa voix tremblante.

-Rendez moi l'homme que j'aime! supplia la jeune femme qui se remit à sangloter.

Le sorcier les regarda, l'air triste.

-Un marcher est un marcher. Je ne peux vous le rendre...

-S'il vous plait! cria-t-elle.

Le sorcier discuta avec Sabrina quelques minutes.

Le soir même, un jeune cerf blanc trottinait dans la forêt d'Ayka avec, à ses côtés, une jolie biche brune comme le chocolat.