(Dans le cadre des Semaines de Lutte contre le Racisme, tous les ans, une journée spaciale "sport" pour apprendre le vivre ensemble...)

 Discours Virtuel

« ...Pour clore cette journée de rencontres Sportives et Citoyennes, on ne peut évidemment pas faire l'impasse sur les traditionnels remerciements de rigueur à tous ceux et celles qui y ont participé chacun à leur manière : les animateurs, les bénévoles, les officiels et surtout, vous tous, les jeunes, qui avez joué le jeu avec tout l'enthousiasme et toute l'énergie qu'on pouvait attendre de vous. Merci à tous, donc, d'avoir rendu cette journée possible et d'avoir su donner le meilleur de vous-même. 
 
Malgré son intitulé très sérieux et solennel, le but de cette journée n'était que de nous amener à passer un bon moment ensemble, à partager des émotions fortes autour de compétitions amicales et au-delà, à apprendre qu'on peut être rivaux sans être forcément des ennemis, qu'on peut s'affronter la main dans la main, avec le sourire ; et je crois que des sourires, aujourd'hui, nous en avons partagés quelques uns... Alors on peut regarder en arrière, faire le bilan des dernières heures vécues ensemble et se dire « Quel dommage ! C'est déjà fini ! »... Mais nous pouvons aussi nous dire qu'en fait, ça ne l'est pas, que c'est même loin de l'être et même, que ça ne commence qu'à peine, parce que si cette journée s'achève, le soleil se lèvera à nouveau demain, et vous vous lèverez avec lui. Dès l'instant où vous ouvrirez les yeux, ce sera à vous de prendre le relais, de faire en sorte que cette nouvelle journée soit aussi « citoyenne », aussi « fraternelle », aussi réussie que celle que nous venons de vivre ; à vous d'inventer votre propre « Journée Sport et Citoyenneté », de mettre en pratique toutes les valeurs humaines que nous avons défendues aujourd'hui. 
 
Il n'y a pas qu'une seule « Journée Citoyenne » par an, il y en a 365 (et quart !), mais seulement si nous tous, seulement si VOUS en décidez. ...Alors, oui, je suis d'accord, quand on voit dans quel monde on vit, on se dit qu'on a effectivement le DROIT d'être en colère, le droit d'avoir « la haine », le droit de brandir haut les poings, de frapper à son tour, de rendre les coups que l'on nous donne (parfois sans le savoir) ; mais si le monde dans lequel nous vivons ne nous plait pas, s'il finit par nous écœurer, par nous donner envie de le mettre en pièce, si réellement il nous révolte, nous avons au contraire le DEVOIR de le rendre meilleur, pour nos frères, pour nos sœurs, pour nos pères et nos mères, pour nos futurs enfants et même... Pour toutes les personnes que nous ne connaissons pas (que nous ne connaîtrons peut-être jamais) et qui le méritent tout autant, qui sont toutes le frère, la sœur, le père, la mère ou l'enfant de quelqu'un.  
 
Vous vous demanderez certainement « Comment on rend le monde meilleur ? ». Vous pensez que vous n'êtes encore que des enfants, que vous n'avez pas ce pouvoir et pourtant vous l'avez, parce qu'au fond, il suffit de pas grand chose... Simplement, de faire tous les jours ce que nous avons fait aujourd'hui : de mettre de côté ce que nous avons de différent pour ne voir que ce que nous avons de semblable, d'oublier que nous ne sommes pas de la même bande, pas du même quartier, pas de la même couleur, pas de la même culture pour mieux nous rappeler que nous sommes tous des Hommes (et des Femmes !), tous des citoyens de la planète Terre, que les frontières, les barrières, les fossés que nous dressons entre nous n'existent que dans nos tête et que nous avons tous le même sang dans les veines. 
 
On rend le monde meilleur en comprenant qu'être « Fort », ce n'est pas seulement « avoir de la force » (comme on peut être tenté de le croire à vos âges), parce qu'avoir de la force, c'est à la portée de tout le monde. Ce qui fera vraiment de vous des personnes « Fortes », des personnes qui pourront être fières de ce qu'elles sont, c'est l'usage que vous ferez de votre force : si vous vous en servez pour bâtir plutôt que pour détruire, pour soigner plutôt que pour blesser, pour aimer plutôt que pour détester, pour protéger plutôt que pour menacer et pour guérir plutôt que pour meurtrir. C'est à vous de choisir, dès demain ; à vous de jouer comme vous l'avez fait aujourd'hui, sans rien changer, en suivant les même règles, le même chemin, et alors, chaque jour à venir, grâce à vous, sera un jour meilleur. 
 
Merci encore à tous et toutes et que dire de plus si ce n'est : « à l'année prochaine ! »