Aux rémiges d’Icare accroché par le songe, tu pris le ciel à ses bleus, tirant du soleil des confusions sublimes et tes joues se teintèrent de pourpres délices.
L’héliotrope te fut verte, les rires prunes. Tu soufflas du safran dans l’air, versas de l’indigo sur les moineaux, fis caresses de tous vents.
Pendant ce temps, nous nous mîmes aux fers, sucâmes nos faims. Mais pour te suivre il eut fallu nous élever trop haut, au-dessus de nous et du vacarme de notre insuffisance.
Impensable quand on a les mains en peine, quand on est de chairs rêches, qu'on est noué comme deux bouts. Faits sinon refaits. Avec trop d’archives sans légendes à la traîne de nos haleines.
Gorgé de limons et de fables volés à l’improviste, tu t’en reviens aujourd’hui, plus justement dosé, arpenter les sillons de notre obsessionnelle dérive, et nous rapportes des vertus sacrifiées au cours des choses.
Prenant assise en cet été aux pores calcinés, tu fais mûrir des blés qui depuis trop longtemps prenaient l’air de harpons.
Suivons donc ta trace dans les vapes de bonne espérance. Boutons nos graciles pestes aux angles les plus raides. Prenons lumières en ton entrain.
Et si nous devenons torches, alléluia, car tu as gardé la folie pour nos fins.
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Style : Poème | Par debeil | Voir tous ses textes | Visite : 729
Coup de cœur : 12 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : BAMBE
Alambiqué poème mais émotion certaine.
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