Loué soit le lingot qui fait miroirs des fossettes d’une plaine déjà prise par le chalut des ombres.
Loués soient les saules pleurant au fil des eaux, le merle qui dactylographie bonsoir et les hérons d’été, les mouettes du gel, prématurément fraternels.
Loués le chateau pourrissant son passé sur la berge, les barques qui clapotent, les voix un peu trop fortes sous les feuilles encalminées.
Ce soir la beauté ne fait doute à personne; elle est comme un gant jeté aux baisemains de l’innocence.
Des senteurs ruissellent qui bercent les champs et les aident à s’assoupir en paix entre blés et clocher.
Et les philtres de la douceur de vivre dégagent d’ultimes langueurs d’azur.
Une étoile s’annonce; elle rendra le sombre moins difficile.
Mais peut-on voir sans frémir le soleil se remettre en question pour une caresse de cirrus pris au jeu de ses doutes?
Qui ne se sent futile en écoutant la vie se renverser et du futur revenir au présent?
Qui ne fait alors l’inventaire d’entrailles toutes en menaces, absences et démissions?
Qui n’appréhende de rentrer dans le soi repassé à ses tracs?
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Style : Poème | Par debeil | Voir tous ses textes | Visite : 678
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Commentaires :
pseudo : PHIL
JOLI POEME AUX PARFUMS MYsTERIEUX
pseudo : debeil
Etre lu et jugé(favorablement en l'occurrence) qu'espérer de mieux? Merci.
pseudo : BAMBE
Je découvre encore et descends le long de tes publications, sublimes écrits qui vont chercher la beauté par le truchement des vers, par-delà les mots, un air de Frankétienne qui me ravit.
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