III

                LA MACHINE INFAME

Un soleil rougeoyant dans un ciel encor sombre,

En jetant ses rayons fait apparaître une ombre.

Et l'on entend soudain quatre coups de sentence,

C'est l'airain qui résonne en troublant le silence.

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Mais l'ombre qui s'avance en un pas incertain,

Suivant l'homme qui tient une croix en étain,

Maudit la race humaine en regardant le ciel,

Et son regard étrange est un peu démentiel.

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Et puis tel un mirage en cette aube naissante,

Je vois un saule en pleurs à la branche blessante.

Alors mon oeil hagard, redevenant lucide,

S'aperçoit que cet arbre est l'objet qui trucide.

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Je recule d'instinct devant la chose immonde;

Je ne vois plus personne, et je suis seul au monde.

On me pousse pourtant vers la planche de bois,

Et ne suis plus, hélas! qu'une bête aux abois.

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Des larmes de rancoeur coulent de ma paupière

Quand je pose mes pieds sur le socle de pierre.

J'implore, en vain, un dieu qui pourrait me gracier,

Mais mon oeil ne voit plus qu'un couperet d'acier.

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Les rayons du soleil reflètent sur le fer

Des éclats mystérieux qui m'indiquent l'Enfer.

Mon visage se lève, et ma voix qui défaille

A défié l'empyrée dans l'ultime bataille.

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Je fonce droit devant comme fait un taureau

Quand je vois le regard de l'ignoble bourreau.

Me couchant sur la planche en voyant la colombe,

J'entends le sifflement du couperet qui tombe...

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                                    Mercredi 27 Mars 1974