Je ne dirai plus d'elle
Que je l'aime, elle n'est plus.
Ses sourires sont restés,
Une ébauche, une rature.
Et ses regards discrets,
Fugitifs et cachés,
Pesaient, pour moi, autant
Qu'un frisson-souvenir.
Se souvient-on encore,
De l'odeur de sa peau,
De son rire fluet
Et de toutes ses manières ?
Mais quelles traces ont laissées,
Ses baisers envoyés,
Vers moi du bout des doigts ?
Et ses signaux muets,
Lancés dans la tempête,
Aurais-je pu les saisir
Et les accaparer ?
Je ne conserve d'elle,
Qu'une boîte bien vide,
Qu'un couvercle rouillé
A du mal à sceller.
Il y a dans cet endroit,
Mes douloureux trésors :
Souvenir d'un baiser,
Volé en fin d'automne,
La pression de sa main,
Sur mon bras étonné,
Son frôlement de hanche,
Un matin de juin...
Il y a dans cette boîte,
Ses parfums préférés,
Shalimar de Guerlain,
Jardins de Bagatelle,
Chanel numéro cinq.
Mais plutôt souvenirs
De parfums évanouis.
Chacun d'eux a marqué
Un endroit, une époque,
Comme fer rouge, brûlant
Le dos du prisonnier.
Chacun d'eux a été
Un enfer et un baume,
Un tout petit ruisseau
Et un fleuve tourmenté.
Je garde ses parfums,
Comme un contrebandier,
Qui stocke dans son grenier,
Les maigres victuailles,
Des navires éventrés.
Elle n'est qu'un souvenir,
Une forme incertaine,
Vertige de mes sens,
Idée évanescente.
Prisonnier de cette terre,
Je serai toujours là,
Surtout quand elle sera.
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Style : Poème | Par poete83 | Voir tous ses textes | Visite : 375
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Commentaires :
pseudo : deborah58
Joli poème d'amour au gré de fragrances amoureuses...
pseudo : scribio
Trés beau poême, jalonné de parfuns, parfun du souvenirs.
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