Chapitre 1
L'homme engloutissait les pas, plissait le sol de son allure si mystérieuse. Par la nuit, sombre et salée, les nuages s'étalaient tels de grandes pleines voguant d'ironie. Gémissant, le poids de la ville absurde se reflétait alors de milles couleurs et les joies narcissiques de grands hommes s'annonçaient par d'immenses écrans lumineux. Les avenues infinies se complétaient d'anomalies statiques, se rallongeaient pour les promeneurs perdus, se rétrécissaient sous l'attrait de pilotes ambitieux.
La pluie faisait reluire encore un peu plus la cité électronique, l'homme vêtu de son imper gris se mélangea dans l'orgie humaine, ne s'identifiai alors que par son visage fixant l'inconnu. Mouvements amples et arrondis de bien-être, il se surprit à sourire en observant la vitrine d'une ancienne librairie populaire. Il y avait travaillé lorsqu'il était encore étudiant mais à l'époque, la façade s'ornait d'écriteaux dorées d'où au loin des montagnes on pouvait lire LIBRAIRIE POPULAIRE. L'endroit qui avait le plus de succès était sans comparaison le rayon des livres d'amour. Des familles entières se tenaient tous les mercredis matin pour la lecture traditionnelle des contes sentimentaux. La séance débutait toujours par un sermon de la vielle Dumont suivi d'une mise en scène théâtrale sur la distribution des places. Les enfants se disputaient les premières places tandis que les maris pratiquaient la distribution des mouchoirs. Ce rayon, que les autorités ont nommé plus tard le secteur 5 à été décontaminé, de même que la librairie populaire qui se refusa à n'exposer que les protocoles autorisés par les miliciens.
Il regarda rapidement sa vielle montre en or, les aiguilles usées englobaient les secondes qui impuissantes ne pouvaient que fuir, courir derrière leur passé pour revenir inlassablement au même endroit. La magnifique lumière qui s'en dégageât se répandit au travers des murs, éblouit les corbeaux de la nuit. A la limite de la panique, il tira sa longue manche et pressa son allure. Il avait fait une folie, rien que le fait de posséder une montre était punissable de sanction. Le temps n'existait plus, il avait été décontaminé au même moment que l'amour.
D'innombrables lotissements peuplaient la cité, tous identiques à des briques grisée par les fumées. L'unique fenêtre qui surmonte la façade ne peut s'ouvrir que de l'extérieur, du haut de ces immenses tours. Le soleil ne pouvait pénétrer le sol ni ce qui entoure le monde, le parti lui avait interdit. La construction de ces énormes chantiers humains, ces box avait commencé directement après l'accord survenu entre le chef du parti futuriste indépendant Ernst Vox et son frère, le riche entrepreneur Richard Vox. Ernst était à l'origine un progressiste centriste qui a débuté dans la politique en proclamant l'avenir des relations, une vision différente pour une autre société disait-il à l'époque. Persuadé du bien fondé d'une telle évolution, il avait écrit plusieurs volumes sur « l'étude des machines et des alternatives au bonheur ». Ses idées étaient très peu connues à l'époque et grâce à une énorme crise industrielle et les appuis de son frère richard il engloutit les autres partis et s'appropria l'opinion du peuple.
Le calme rougissait de colère dans les vielles rues, les magasins étaient des catalogues en ligne, des néons de la nuit dégageaient des millions de couleurs. La crise mondiale à rendu les rues impropres, les maisons se sont effondrées, la logique s'est disloquée.
Une bâtisse se tenait à l'écart de la ville, construite au départ pour la mairie elle fut vite occupée au départ par des vandales qui pillèrent le mobilier et l'argenterie. Des refuges pour impropres et drogués s'établirent pendant des années jusqu'à ce que Snake la reprenne pour son compte. Elle servirait à présent à vendre de la nostalgie, des rêves qui ne seront plus jamais inaccessible pour nos cœurs, mais à nouveau réel pendant quelques heures pour nos visions.
- Quesque tu veux ?
- La vérité du monde.
- Combien ? Je te vois de plus en plus souvent... Te perdrais-tu dans les abîmes des nostalgies ?
- Deux doses.
- Ca fera quatre servitudes.
Il prit les deux doses et par ce geste machinal les mis dans sa longue poche. Le gros Snake pris les quatre servitudes et les plaças dans un tube qui mènerait probablement directement au gouvernement. Il pleuvait de plus en plus, comme ci le ciel voulait en une fois lavé ces immondices humaines. Il connaissait parfaitement le chemin, avait en tête chaque pierre et chaque tronçons métallique mais ce qu'il maîtrisait par dessus tout, c'étai l'agilité des vents, la fragilité des souvenirs. De manière latente il mit en marche le vieux tourne disque qui abritai la commode de son armoire. La poussière freina le son qui voulant s'enfuir se mis en haleine et produisit alors cette magie qui rend la musique si humaine.
La sensation commença par la perte de perception, les meubles se mirent à bouger. Le bois, si bien fini se retravailla dans l'espace, de la lumière s'incrusta doucement à la manière d'un fin film éclairant ces sombres étendues. Ce qui accompagna Ethan commença par former des ombres, formes dont l'allure s'étendit sur les murs blancs. Il y avait bien longtemps que l'âme de la pièce n'avait plus été habitée par tant de présence, que les portes ne communiquaient plus entres elles. Dans un dernier souffle, épris de courage il sorti un morceau de papier de sa petite poche.
Mon cher Ethan,
Je me souviens très bien du jour où je suis morte pour la première fois. Le temps, pris de vitesse n'a su ralentir les variations nostalgiques de ces paysages qui se délavent déjà de ce qu'ils ont perdu. Les illusions les plus abstraites se détachaient des masques, le peuple confus ne regardait plus que le vide et pour la première fois la vérité. Infatigable et rusé de lassitudes, les auréoles dominaient le ciel et se prônaient maître des consciences. Mes yeux qui n'avaient jamais vu jusque là s'ouvrir à l'inconnu en déclinant une à une ces intonations de couleurs. Dans la douce agonie et à la limite des caresses latentes, ma vision changeât d'opinion, se refléta alors sur le visage d'un ange. Sa beauté était difficile à comprendre, les merveilles qui s'enlisaient de par et d'autre de ses formes étaient tous simplement magnifiques. Ce qui m'a tous de suite fait rêver d'allure majestueuse se sont ses yeux, tels d'immenses jades s'agrippant aux poussières d'étoiles. Son sourire dépassait les limites de l'infini, le geste de ses lèvres s'argumentait d'une musique visionnaire, telle qu'aucune symphonie n'avait pu jusqu'à lors concevoir. Immobile mon cœur s'est mis à dessiner des courbes, flambant et consumant les anciennes espérances qui m'empêchaient de vivre. Je me suis retrouvé grandit, jaillissant d'anomalie humaines.
Lisa.
(A suivre...)
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Réflexion | Par zadig | Voir tous ses textes | Visite : 644
Coup de cœur : 13 / Technique : 10
Commentaires :
pseudo : deborah58
Un début prometteur... L'atmosphère aseptisé qui s'en dégage est, je trouve,troublante. J'attends la suite avec impatience. Merci Zadig. Amicalement
pseudo : Bonjourzadig
Je te remercie pour ton commentaire :-) Je trouve tes écrits très bien écrits également...
Nombre de visites : 18278